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Claire MUCKENSTURM-POULLE, Guillaume DUCŒUR - La transmigration des âmes en Grèce et en Inde anciennes

Texte :

Lieu d'édition : Besançon

Année de parution : 2016

Nombre de pages : 131p.

ISBN : 9782848675459

Format : 16 x 22cm

Langue : Français
 

PUFC


 

[Sommaire]

Claire Muckensturm-Poulle, Avant-propos p. 9-11
Guillaume Ducoeur, Introduction p. 13-25
Daniele Maggi, Perspectives sur la transmigration des âmes dans l’aire indo-européenne : L’histoire indienne d’Urvaśī et Purūravas et ses horizons comparatifs p. 27-43
Françoise Dunand, Anthropologie égyptienne. Les voyages du ba p. 45-61
Arnaud Macé, La circulation cosmique des âmes. Platon, le Mythe d’Er p. 63-80
Jean-Marie Verpoorten, Quelques remarques sur le vocabulaire de la transmigration dans le bouddhisme des origines p. 81-92
Guillaume Ducoeur, Palingénésie indienne et métensomatose basilidienne chez Clément d’Alexandrie (Stromates 3.7 et 4.12) p. 93-105
Claire Muckensturm-Poulle, Désincarnation et réincarnation des âmes dans la Vie d’Apollonios de Tyane p. 107-122
Résumés p. 123-127
 

[Contents]

Lors d’une journée d’étude, organisée par l’ISTA (UFC) en 2013, des spécialistes de l’histoire des philosophies, littératures et religions de l’Antiquité se sont réunis autour de la thématique de la croyance grecque et indienne en la transmigration des âmes. Ils sont arrivés aux conclusions suivantes : la doctrine de la métempsychose, quoi qu’en ait dit Hérodote, ne peut avoir une origine égyptienne ; les idées indiennes sur la survie de l’âme et la rétribution des actes renvoient à des conceptions hétérogènes ; enfin, divers auteurs comme Platon, Clément d’Alexandrie ou Philostrate ont sur-interprété le thème des voyages de l’âme comme autant de clichés afin d’étayer leur projet doctrinal.

Descriptif du collectif

  • Auteur : Danièle MAGGI

    Perspectives sur la transmigration des âmes dans l’aire indo-européenne : L’histoire indienne d’Urvaśī et Purūravas et ses horizons comparatifs

    [Résumé]

     

    Il est admis que le Rg Veda ne témoigne pas d’une conception de la transmigration des âmes telle qu’elle apparaîtra plus tard dans les Upaniṣad. Néanmoins, l’étude comparative de l’hymne indien Rg Veda 10.95 et du récit irlandais Tochmarc Étaíne, renforcée par les récits grecs de Pélée et Thétis et le Roman de Mélusine, permet de supposer l’existence d’une tradition bien plus ancienne, probablement indo-européenne, de la renaissance après la mort qui a pu être l’apanage des milieux guerriers avant d’être par la suite réinvestie par les milieux religieux ritualistes.

  • Auteur : Françoise DUNAND

    Anthropologie égyptienne. Les voyages du ba

    [Résumé]

     

    La dualité âme / corps, familière à la pensée grecque (et judéo-chrétienne), n’existe pas dans l’anthropologie égyptienne, qui repose sur l’union d’un élément matériel, le corps, et d’éléments immatériels. La mort entraînant la séparation de ces éléments, leur réunion est indispensable pour que l’homme accède à une autre vie. Pourtant, un élément invisible, le ba, est doté de la capacité d’aller et venir entre l’habitat du mort, la tombe, et le monde des vivants. L’idée selon laquelle le ba d’un mort peut intervenir dans la vie des vivants est une idée bien répandue, et ces interventions peuvent être dangereuses, comme le montrent les « lettres au mort » et de nombreux textes magiques. Mais le texte d’Hérodote attribuant une origine égyptienne à la métempsychose apparaît hautement problématique.

  • Auteur : Arnaud MACÉ

    La circulation cosmique des âmes. Platon, le Mythe d’Er

    [Résumé]

     

    Platon, dans le Mythe d’Er, modifie la représentation traditionnelle du cosmos en Grèce ancienne pour y faire place à la doctrine de la transmigration des âmes. La modification concerne la topographie du Ciel et des Enfers de telle sorte que puisse s’y dérouler une circulation perpétuelle des âmes. Il s’agit aussi d’une modification démographique et sociale : le cosmos est traversé par un grand flux d’âmes, et Platon est amené à y transposer des pratiques militaires et religieuses adéquates aux collectivités, et à envisager une modification de la pratique traditionnelle du tirage au sort pour l’adapter aux grands nombres. Enfin, il donne une nouvelle analogie technique à la représentation de l’univers, avec la reconstitution grandiose de la mécanique céleste à partir du fuseau de la fileuse.

  • Auteur : Guillaume DUCŒUR

    Palingénésie indienne et métensomatose basilidienne chez Clément d’Alexandrie (Stromates 3.7 et 4.12)

    [Résumé]

     

    À la fin du IIe s. ap. J.-C., Clément d’Alexandrie est le seul auteur de langue grecque à faire mention de la croyance indienne en la « palingénésie ». Le relevé du vocabulaire propre à ce théologien, pris dans les polémiques chrétiennes et dans la réfutation des doctrines des écoles philosophiques et gnostiques non-chrétiennes, et l’étude des sources textuelles qu’il compulsa amènent à considérer que le terme « palingénésie », qu’il attribua aux croyances post-mortem des brāhmanes de l’Inde, ne renvoie aucunement à l’idée de transmigration de l’âme dans un nouveau corps humain, mais au concept indien de troisième naissance au monde céleste tel qu’il avait déjà été consigné par Mégasthène au début du IIIe s. av. J.-C. dans ses Indika.

  • Auteur : Jean-Marie VERPOORTEN

    Quelques remarques sur le vocabulaire de la transmigration dans le bouddhisme des origines

    [Résumé]

     

    La négation bouddhique de l’âme permanente et immortelle (anatta) ruine la croyance panindienne dans la transmigration (laquelle devient un voyage de naissance en naissance sans voyageur) et dans la rétribution des actes (faute d’un responsable). L’anatta demeure donc une doctrine pour les « nobles auditeurs ». Ces moines parfaits, ayant conquis l’éveil et le nirvāṇa ne renaissent plus et il est vain de spéculer sur leur destin post-mortem. L’association momentanée de cinq éléments nommés « agrégats » (corps, sensation, perception, traces rétributives, conscience) conçue par le Buddha comme substitut de l’âme se désintègre à la mort. Mais pour le commun des mortels, elle ouvre à une transmigration dont l’agent est la conscience (vijñāna), celle-ci n’ayant rien d’une âme substantielle et tout d’une série indéfinie d’éléments instantanés et ipso facto peu personnalisés.

  • Auteur : Claire MUCKENSTURM-POULLE

    Désincarnation et réincarnation des âmes dans la Vie d’Apollonios de Tyane

    [Résumé]

     

    L’Apollonios de Philostrate témoigne de son vivant de sa croyance pythagoricienne en la métempsychose aussi bien dans les discussions qu’il a avec les Brāhmanes que dans sa pratique de guérisseur et de voyant. Mais il affirme dans un oracle posthume que les âmes se fondent dans l’air après la mort. Cette contradiction ne semble pas avoir gêné Philostrate pour qui la transmission de la croyance en l’immortalité des âmes importe plus que les modalités précises de leur survie.