Ludum Dare

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L’Antiquité est une source d’inspiration inépuisable pour les jeux vidéos. Cette semaine, deux classiques : Golden Sun et Platon.

Golden Sun : l’Âge Perdu

Genre : Jeu de rôle

Console : Game Boy Advance

Sorti le 19 septembre 2003

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Il est, parmi les séries de jeux de rôle de l’ère Game Boy Advance de Nintendo, une sous estimée et possédant de nombreuses inspirations antiques : Golden Sun. Avec un gameplay classique dans le genre de Final Fantasy au tour par tour, il se base sur des invocations possibles grâce à de petits monstres nommés djinns.

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Cependant, ce qui nous intéresse aujourd’hui se trouve dans le deuxième volet de la saga : l’Âge Perdu. L’équipe du héros rencontre un personnage amical à la chevelure bleue et étonnamment âgé malgré son apparente jeunesse. Piers, de son prénom, est originaire de Lemuria, île légendaire protégée par le Dieu des Mers, Poséidon. Sur Lémuria, où le temps passe lentement sous la décrépitude affichée par les bâtiments de l’île, se cache un système politique parfait basé sur la sagesse accumulée au fil des âges. Lémuria s’inspire ouvertement de l’île de l’Atlantide décrite par Platon dans ses dialogues du Timée :

« L’océan Atlantique était navigable en ce temps-là ; car, face au détroit que vous autres Grecs appelez « les colonnes d’Héraklès » s’étendait une île plus vaste que la Libye du Nord et l’Asie réunies ; de là, il était possible aux voyageurs de gagner les autres îles, puis de ces îles la totalité du continent qui, de l’autre côté, entoure l’océan. Là-bas s’étend un océan véritable, et la terre qui l’entoure peut être appelée continent au plein sens du terme. »

Platon, Timée

Comme décrit dans le texte, Lémuria se situe en plein milieu de l’océan central du jeu et permet au joueur d’atteindre les autres continents sans heurts. De plus, avant de pénétrer sur l’île, les héros doivent passer par un labyrinthe composé de tourbillons marins et de colonnes (semblables à celles citées par Platon).

Le philosophe continue sa description dans Critias :

« Poséidon embellit l’île, il fit jaillir deux sources d’eau, l’une chaude, l’autre froide, et fit pousser sur la Terre des plantes nourricières de toute sorte. Là, il engendra et éleva cinq générations d’enfants mâles et jumeaux. Il divisa l’île Atlantide en dix parties. L’aîné devint roi, au-dessus de tous les autres. Il fit de ceux-ci des princes vassaux (…). À tous, il imposa des noms : le plus ancien, le roi, reçut le nom qui a servi à désigner toute cette île et la mer qu’on appelle Atlantique, parce que le nom du premier roi fut Atlas. »

Platon, Critias

Hydros, le roi de Lemuria (notons ici l’opposition à Atlas, à la connotation tellurique), dirige certes l’île mais les décisions sont prises de concert avec le Sénat, que l’on devine inspiré des vassaux dont Platon parle, ou du moins de l’origine grec de la structure. De nos jours, le mythe de l’Atlantide a inspiré de nombreux scientifiques avides d’expliquer la répartition parfois étrange des animaux autour du globe en imaginant la théorie des continents engloutis de Mu et de Lémurie. Et même si ces théories font rêver, rien ne vaut une visite en Lémuria en attendant que la véritable Atlantide soit exhumée hors des flots.

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Représentation de l’Atlandide                                                           Carte de Lémuria

P-J. M.

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