Édito — Soyons sports

14 juin 2016
Texte :

Image :   Amis des Classiques, soyons sports !

Entre l’Euro partout en France, l’immarcescible Tour de France et les Jeux Olympiques de Rio, l’été 2016 promet d’être sportif. Mieux vaut s’y préparer dès maintenant par un entraînement assidu au repos, le meilleur allié de l’effort.

C’est après l’éreintant ménage des Écuries d’Augias que le pétulant Heraclès aurait fondé les jeux olympiques. Si cette version n’est attestée que chez Pindare, Heraclès n’en demeure pas moins l’idole des sportifs antiques. Parmi eux, célébrons par exemple Léonidas de Rhodes, légendaire vainqueur, lors de quatre olympiades successives entre 164 et 152, des épreuves du stadion (200m), du diaulos (400m) et de l’hoplitodromos (course armée). Un exploit sans précédent, sans comparaison depuis, et peut-être immortalisée sur un vase du British Museum.

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Usain Bolt versus Léonidas de Rhodes

Pensons aussi au courageux Phidippidès, qui, d’après la tradition, parcourut au pas de course les 42 kilomètres séparant Athènes de Marathon et inspira, lors de la création des Jeux Olympiques modernes en 1896, l’épreuve du même nom (le record du monde de marathon est aujourd’hui de 2h02min57s et est détenu depuis 2014 par l’athlète kenyan Dennis Kimetto).

Enfin, ayons une pensée amicale pour le distrait sprinter Orsippe de Mégare qui, lors d’une compétition, se serait malencontreusement pris les pieds dans sa ceinture dénouée et aurait fini sa course dans le décor. C’est à la suite de ce douloureux incident, nous dit Isidore de Séville[1], que les athlètes grecs auraient pris la décision de ne plus courir que dans un très simple appareil (voir image ci-dessus).

Amis des Classiques, soyons sport : allons voir si nos camarades d’Angleterre, d’Italie, d’Allemagne et des Pays Bas font mieux que nous en matière d’enseignement des langues anciennes.

Amis des Classiques soyons sport et, puisqu’il est question des championnats dEurope, soyons aussi un peu vache !


[1] Isidore de Séville, Étymologies, XVIII, 17, 2.