Le latin au Parc - Saison 4 Semaines 4 à 7

Texte :

Bienvenue au Parc !

Sous la houlette de leur enseignante, Christelle Laizé-Gratias un ou deux hypokhâgneux, du groupe de latin débutant, vous livrent leurs impressions, et rien que leurs impressions, sur l’apprentissage du latin : élève déjà initié ou totalement novice,  chacun souhaite les partager, avec son lot d’imprécision et de fulgurance.

Les Romains levaient le pouce (d’ailleurs, nous ne savons pas !), certains jettent des tomates au jury, nous, au lycée du Parc, quand nous aimons, nous faisons « pschittttt »

CLG

Semaine 4

Ce fut une lutte silencieuse, des cerveaux en feu face à des mots guerriers. Seule, sans plus aucun frère d'armes hormis Félix le Fidèle, je combattis deux heures durant, de contre-sens en sens traîtres, munie uniquement d'un bien imparfait parfait et de déclinaisons en déclin ; les conjugaisons, que j'avais prises pour mes compagnes acquises, tombèrent une à une dans les mains de l'ennemi, qu'elles voyaient bien plus fort que moi. Et pourtant je m'acharnai ; trop faible, je fis appel à la ruse et introduisis Félix dans mon cheval de Troie afin d'envahir l'ennemi et combler mon manque de vocabulaire.

            Je crus d'abord pouvoir réussir, et me tirer indemne de cette guerre incessante. Mais les blessures se firent plus nombreuses, et déjà dans la première partie du combat je subis un coup qui faillit me mettre à terre : la logique de l'ennemi m'échappait, Félix m'induit en erreur sans le vouloir et soudain je ne comprenais plus ce que j'écrivais. Lançant mon stylo avec violence sur le mur de papier qui me faisait obstacle, je ne réussis qu'à l'éclabousser de mon sang sombre et bleu dont je mis des heures à effacer les traces pour ne pas me faire repérer.

            Les blessures qui suivirent furent certes minimes, mais je ne pus dire en sortant enfin de la ville en feu que j'avais gagné. Cette plaie initiale me mit à terre lorsque je vis, de loin et en racontant mon expérience à mes frères d'armes, quelle était la véritable logique de ce geste et comment j'aurais pu esquiver le coup.

                Le contre-sens est la pire des souffrances lorsque nous cherchons à exprimer ce qu'un autre a voulu dire ; et même si l'entraînement qui suivit fut paisible, je tâcherai de m'en rappeler lorsque la véritable grande guerre fera rage, celle dont on dit qu'elle durera jusqu'à quatre heures.

Nous vous disons « pchitt » et à la semaine prochaine !

Lucie H812

Semaine 5

Cette semaine nous nous entraînâmes en vue de notre premier DS de latin. Nous ne reçûmes donc que peu de nouveaux polycopiés, en revanche nous corrigeâmes et corrigeâmes des versions sans relâche. Nous nous rendîmes malheureusement coupables, à la plus grande horreur de notre professeur, du massacre du passé simple. Le weekend fatidique étant arrivé, nous consacrâmes quatre heures à tenter de déchiffrer Tite-Live, armés de notre précieux Gaffiot (pschûttez le Gaffiot). La fin de ce DS marquait surtout le début de notre weekend, et c'est dans l'allégresse que les hypokâgneux purent aller réviser en vue de leur contrôle de vocabulaire de la semaine suivante, et profiter de la fête des lumières dans l'antique cité de Lugdunum.

Nous vous disons « pchitt » et à la semaine prochaine !

Charlène et Angélique H 812

Semaine 6

Une semaine cette fois-ci labyrinthique à bien des égards. Un vrai dédale de recherche dans notre Gaffiot pour nous dépatouiller lors d'une version en devoir surveillé, sans que nos idées soient bien claires un frais samedi matin de décembre. Tout semblait bien mettre en valeur nos efforts : un texte sur les exploits d'Hannibal traversant les Alpes avec ses troupes, lesquelles découvraient comme nous le temps rugueux de la montagne. C'est au bout de 4h que nous sommes sortis tous plus ou moins contents évidemment mais en gardant en tête que nous débutons tout juste encore.

            Une semaine peu grammaticale si ce n’était pour des vérifications, et heureusement car Cicéron nous mit à l'épreuve une fois de plus dans son De Republica pour nous raconter l'intégration des Sabins dans l’État romain. Une semaine sèche pour sûr mais où l'intérêt de la version se dessine un peu plus pour nous, quand la grammaire reste encore fastidieuse et longue à apprendre.

            Enfin c'est avec les autres mythes liés au labyrinthe : Dédale et Icare, Thésée et le Minotaure que nous continuions simultanément la découverte de la langue et de la culture latine. Dont il est toujours intéressant de voir les résonances avec nous aujourd'hui, car ne soyons pas trop téméraires comme Icare dans nos travaux mais assurés et confiants, et tentons de garder un fil rouge de progression pour cette année latine en perspective.

Nous vous disons « pchitt » et à la semaine prochaine !

                Octave et Rémi H811

Semaine 7

Is, ea, id 

Bonjour. Ce que je vais faire me demande beaucoup d’efforts, mais bon, faut que je lance. Je… Je viens témoigner de mon expérience, euh, de mon expérience de latiniste. Et plus précisément du calvaire Is-ea-id. Vous voyez, là rien qu’à vous en parler, j’en ai les mains qui tremblent. C’est fou hein, parce que je devrais être en confiance, vous avez tous vécu des expériences similaires à la mienne… Mais dès que j’y repense… Is ea id, c’est un cauchemar éveillé : tenter désespérément, peut-être vainement, de les retenir, jusqu’à devenir fou ! On m’avait dit : « faut les chanter, les mettre en vers, se les administrer à petites doses régulières, se boucher le nez et avaler… ». Et moi bien sûr j’ai essayé, si j’avais su… Gare aux effets secondaires ! Maintenant j’les vois partout, ils sont dans le siphon de la douche, dans le café du matin, et même dans les boucles blondes… Que dois-je faire je vous le demande ? Ils ont ruinés ma vie, ça j’vous le jure. Désormais je prends des gélules le matin… Mais regardez moi, regardez de quoi j’ai l’air, j’ai les yeux fiévreux, hagards, je sursaute pour un rien, j’ose même plus aller chercher le pain tout seul. Ahh… faut que je me calme. Mais ça va aller, je me rétablis petit à petit, mon médecin a dit qu’j’étais sur le bon chemin. J’me remets tout doucement, mais c’est long, c’est un travail de longue haleine, et les séquelles, ah les séquelles… Je souhaite ça à personne, vraiment je souhaite à personne. Mais enfin, j’vous le dit : on va s’en sortir. On va y arriver. C’est pas des pronoms qui vont nous mettre K.O., qui vont faire basculer notre vie, qui vont avoir raison de nous. Ça va être dur, mais c’est possible. Pour finir, j’aimerais vous remercier pour votre soutien, parce que sans vous… sans vous… Pause. Excusez-moi… C’est l’émotion. Ah oui et pour les autres, pour les familles, les amis, tous ceux qui connaissent notre association, eh bien encore une fois, n’hésitez pas à faire des dons. C’est la seule façon de faire avancer les recherches, et chaque don, même s’il est minime, chaque don nous aide vraiment. Voilà, c’est tout ce que j’avais à dire. Merci, merci beaucoup.

Applaudissements. 

Nous vous disons « pchitt » et à la semaine prochaine !

Anaïs H811

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