Le projet a été conçu pour l’IRHT (Institut de recherche et d’histoire des textes), qui est le plus ancien laboratoire du CNRS en sciences humaines et sociales, spécialisé dans l’étude dans la transmission des textes, des manuscrits antiques et médiévaux jusqu’aux imprimés de la Renaissance. Les entretiens sont conçus comme une série de portraits de chercheurs qui y sont rattachés, intitulés "grand format".
L'idée et la responsabilité éditoriale reviennent à Sonia Fellous qui mène le projet avec Marie-Elisabeth Boutroue et le réalisateur Olivier Taieb (Noir Bleu Productions).
Il s’agit de donner la parole aux chercheurs dans un cadre plus large que celui de l'interview ciblée.
Le format de l’ITW est étudié pour que le chercheur puisse déployer sa pensée sans être limité par le temps. On ne procède à aucune coupe sur le fond. Le chercheur pend le temps de répondre précisément aux questions. C’est aussi le cadre où il peut parler de sa vocation (nous finissons parfois par des questions plus personnelles comme la manière dont la recherche a pu marquer sa vie).
Les entretiens sont mis en ligne sur la chaîne YouTube de l’IRHT. L’internaute peut visionner le film in extenso ou se référer directement au déroulé des questions et ne regarder que celles qui l’intéressent. Les interviews durent de 45 à 90 minutes.
Le chercheur ne connait pas les questions à l'avance, nous voulons laisser la réflexion et l'inspiration libres.
Nous espérons filmer le processus de réflexion et les sentiments que cela engendre. Les réponses sur le vif libèrent le cadre strict de l'entretien scientifique. C’est aussi une façon pour le chercheur de revenir sur sa carrière.
L’interview est conduite rigoureusement par deux intervenants : le premier appartient au même laboratoire (l’IRHT) mais n’est pas spécialiste du même champ de recherche ; le second, un bon connaisseur des travaux de l’interviewé, voire un collègue (parfois choisi par le chercheur), pose les questions propres au domaine de spécialisation.
Le premier approfondit le champ d’expertise du chercheur. Le second élargit les questions et les rattachent aux autres sciences et domaines de recherche, voire aux préoccupations sociétales et historiques actuelles. Cette approche répond aussi aux attentes d’interdisciplinarité au cœur de la politique scientifique actuelle.
Il ne s’agit pas de journalisme ni d’entretien de spécialistes.
Le but est la valorisation des recherches en sciences humaines, celles de l’IRHT en particulier, dans une autre approche de la communication scientifique. Ces entretiens mettent en lumière des recherches peu connues du public qui pourtant traitent de l’histoire de nos sociétés et des mentalités et sans lesquelles il est difficile d’appréhender la complexité des enjeux sociétaux actuels. Au final, nous espérons, pourquoi pas, susciter des vocations, mais surtout attirer l'attention sur des disciplines rares, dont la pratique voire la survie en France dépendent étroitement de l'enseignement des langues anciennes et des matières littéraires dans les écoles et les universités.
Notre projet compte aujourd’hui huit films « Grand Format ». S’il pouvait se déployer, il aboutirait à la réalisation d’une œuvre témoignant de la pratique de la recherche en sciences humaines menées par des hommes et des femmes au XXIe siècle. Elle deviendrait ainsi un outil pédagogique en même temps qu’une sorte d’encyclopédie de la Recherche.
Nous espérons attirer l'attention du public large mais aussi des étudiants et des spécialistes ainsi que celle de nos autorités scientifiques et politiques dont les décisions ont des conséquences directes sur ce type de recherche.