Avec pour thème "L'Éphémère", la session 2022 des Cicéronnades, concours d'éloquence destiné à mettre en valeur l'étude des langues étrangères et destiné aux élèves et étudiants, de la 5e à la 3e année d'enseignement supérieur, a vu naître de nombreux orateurs qui ont déclamé des textes en prose et en poésie, faisant raisonner la langue de Rilke, de Cortázar ou encore d'Homère. La Vie des Classiques, qui en est partenaire, vous propose de découvrir quelques prestations de latinistes et hellénistes en herbe.
Benoît Mayet, helléniste au lycée St-Pierre-St-Paul de Dreux, a déclamé deux passages des Pensées pour soi-même de Marc-Aurèle.
La Vie des Classiques : Pourquoi est-ce important pour vous d'apprendre le grec ancien ?
Benoît Mayet : Je pense que toute langue a un intérêt à être apprise. On apprend l’anglais pour la vie de tous les jours, le travail, les voyages par exemple.
Le grec ancien que nous étudions au lycée ne se parle plus de nos jours, il peut donc paraître inutile au premier abord…
Mais loin de là ! En fait, j’ai choisi le grec pour enrichir ma culture personnelle. En découvrant un nouvel alphabet, en apprenant à lire, écrire, avoir du vocabulaire dans une langue totalement différente du français, on découvre une nouvelle façon d’aborder un écrit, une histoire etc; c’est une toute autre façon d’apprendre.
Nous associons la lecture, la traduction, l'écriture, et bien sûr la culture de l’Antiquité car c’est aussi cela le grec : la mythologie, les auteurs antiques, les récits… On apprend de nouvelles choses à chaque cours et c’est vraiment appréciable.
Dans tout ce que nous faisons en cours, rien n’est inutile, tout est enrichissant : c’est pour cela que j’ai choisi le grec.
L.V.D.C. : Pourquoi avoir choisi ce texte parmi tous ceux proposés ?
B.M. : J’ai beaucoup apprécié la réflexion de Marc Aurèle sur le sens que doit prendre notre vie. Ce sont des récits de pensée, philosophiques comme celui-ci que j’apprécie.
Dire que tout n’est qu’éphémère, tout disparait dont notre capacité à réfléchir en premier, et en tirer la conclusion de ne pas s’inquiéter mais au contraire d’en profiter un maximum : cela tire une révérence sur le Carpe Diem latin.
Cette pensée nous invite à entrer dans notre destin, non pas pour l’éviter, mais pour l’accepter et rendre notre vie utile.
Il est toujours bon de se rappeler que nous ne sommes pas éternels mais éphémères, et que nous avons par conséquent des choses à penser, à faire tant que nous avons encore de l’aptitude à les faire !