Amis des Classiques, apprenons !
« Sans moi, le monde n’aurait pas de couleurs », raconte joyeusement la déesse Flora au poète Ovide dans les Fastes. Les premiers savoirs que les dieux de la mythologie donnent aux hommes sont des savoirs joyeux, beaux et utiles. Flora donne la botanique et le jardinage, l’art de connaître les plantes et de les faire pousser, Cérès/Démèter donne le grain et Dionysos/Bacchus, allié à Vénus, donne le vin. Quant aux premiers rudiments de la philosophie, ils nous sont servis à table, dans les Banquets et Propos de table, au bord d’une rivière (nommée Ilissos) ou dans un jardin avec les Epicuriens. Quant aux stoïciens, pourquoi ne pas rappeler que leur fameux Portique est « poikilè », c’est-à-dire multicolore et bariolé ? Aurions-nous un tel complexe d’infériorité vis-à-vis des Anciens que nous voulons à tout prix les présenter comme austères et poussiéreux ? Aurions-nous besoin de nous ennuyer pour apprendre, nous les enfants de la société des loisirs ?
Un savoir sérieux et joyeux, sensuel et intellectuel, tel est pourtant le message secret que les Anciens nous ont communiqué, contenu dans l’étymologie-même de notre mot savoir qui vient de sapio, « goûter », « avoir du goût » et « connaître ».
Les nouveaux auteurs antiques (si, c’est possible !) nous en donnent la preuve par l’exemple : Galien nous livre ses secrets pour préparer la mythique thériaque, Grégoire de Nazianze nous amène au cirque, les Alchimistes grecs s’intéressent à d’étranges métiers ; quant à Varron, il nous invite à réfléchir sur la langue latine. Pour parvenir à goûter ce gai savoir dans la langue d’origine, rien de tels que nos nouveaux Petits Latins pour, ex nihilo, s’initier au latin et un peu au grec.
Amis des Classiques apprenons, et transmettons le gai savoir des Grecs et des Romains !