Amis des classiques soyons philosophes !
« Que le jeune homme ne diffère point l’étude de la philosophie; que le vieillard ne s’en lasse pas; car il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour recourir au remède de l’âme. Prétendre qu’il n’est pas temps encore de s’adonner à la philosophie, ou qu’il est trop tard, c’est prétendre qu’il est trop tôt pour être heureux, ou qu’il n’est plus temps. Jeune ou vieux, on a également besoin de la philosophie: vieux, pour se rajeunir au bonheur par le souvenir du passé; jeune, afin que, considérant l’avenir sans inquiétude, on jouisse à la fois des avantages de la jeunesse et de ceux de la vieillesse. Méditons donc sur les vraies sources du bonheur; car avec lui nous possédons tout », voici les conseils d’Épicure à son ami Ménécée.
La philosophie antique est avant tout un éloge de la vie.
Incomparable, elle n’est jamais ennuyeuse : ni aride, ni austère et surtout pas désincarnée, elle se pratique au grand air, en balade, marchant avec les péripatéticiens, dans le réconfort d’un jardin pour les épicuriens ou encore les pieds dans l’eau fraîche du fleuve Ilissos avec Socrate. Naturelle & spontanée, elle nourrit et soigne l’âme. Charnelle, elle nous fait chaud au cœur et n’est complexe que si on la déshumanise. Elle s’attache à l’homme avant de s’interroger sur le monde. Chaque école antique a sa manière de le voir, mais tous s’accordent : philosopher, c’est d’abord bien vivre, avec les circonstances et malgré elles, comme en ce moment où chaque jour, chaque heure pour ceux qui vivent suspendus à la chronologie des médias et des réseaux sociaux, nous affligent et nous infligent de mauvaises nouvelles et de nouvelles épreuves.
Ce mois-ci Amis des Classiques, philosophons, philosophons pour être heureux !
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