Amis des Classiques, voyageons !
Ithaque t'a offert ce beau voyage.
Sans elle, tu n'aurais pas pris la route.
Elle n'a rien de plus à t'apporter.
Et même si elle est pauvre, Ithaque ne t'a pas trompé.
Sage comme tu l'es, avec une expérience pareille,
Tu as sûrement déjà compris ce que les Ithaques signifient.
Ainsi s’adresse le poète Constantin Cavafis, au vieil Ulysse ainsi qu’à nous-mêmes. Le premier texte que la culture occidentale a conservé nous parle d’un voyage destiné à s’achever, comme celui de l’existence, dont les rides transforment notre visage en une carte où sont écrits les itinéraires et les chemins vicinaux que nous avons parcourus.
Si tous les voyages contiennent leur part de surprise, de découverte et de déception, les voyages en Grèce et à Rome sont en outre des voyages d’amour, parfois de noces : c’est bien souvent ainsi que naissent les passions pour l’Antiquité, via telle ou tel professeur de collège qui aura travaillé comme un Romain pour conduire ses élèves en Grèce, en Italie ou en Provence, voire un moyen pour faire venir de nouveaux élèves. Et si la passion reste, elle s’exposera en vocation ou se cultivera en jardin secret.
Maintenant que les restrictions sanitaires sont levées, prudemment et momentanément, il est grand temps de reprendre la route pour aller se blottir au loin sous d’autres étoiles. Où que nous soyons, celles-ci nous éclaireront d’une étincelle d’Antiquité, car chacune brille d’un mythe à partager. Au-dessus de nos têtes ce mois-ci Callisto et Arcas, les Hyades et les Pleïades, Maïa la grande et le taureau, comme nous l’apprend Ovide dans l’étonnant trésor des Fastes.
Amis des Classiques voyageons, et dessinons sur nos visages et ceux de nos compagnons les jolies rides du sourire et de la satisfaction !