Voici une petite idée de dîner à la romaine selon Martial au cas où vous auriez besoin d'inspiration pour les fêtes !
Stella, Nepos, Canius, Cerialis, Flaccus, venez-vous? Ma salle à manger comporte sept places: nous sommes six, ajoutez Lupus. Mon intendante m’a apporté des mauves laxatives et les richesses variées dont se pare mon jardin : par exemple, la laitue aplatie et le poireau à sectionner en tranches, sans oublier la menthe flatueuse, ni l’herbe qui porte l’amour. Des œufs coupé menu couronneront des anchois sur un lit de rue; et il y aura des tétines de truie relevées par de la saumure de thon. Voilà pour les hors-d’œuvre. Mon modeste repas ne comprendra qu’un service : un chevreau à la dent d’un loup féroce, des côtelettes grillées qui n’ont pas besoin du fer découpeur, des fèves, nourriture d’artisans, et de jeunes choux verts. À cela s’ajoutera un poulet ainsi que du jambon qui a déjà survécu à trois repas. Quand vous n’aurez plus faim, je vous servirai des fruits mûrs, un flacon de Nomentum débarrassé de sa lie et qui atteignit deux fois trois ans sous le consulat de Frontin.
Comptez en outre des plaisanteries sans fiel, une franchise qui ne vous effraiera pas au matin suivant et pas une parole que vous voudriez n’avoir point lâchée. Que les convives parlent à leur aise des Verts et des Bleus! Les coupes que je fais remplir ne feront d’aucun de mes hôtes un accusé.
Épigrammes, X, 48.