Plus que tout autre dieu du panthéon grec, Dionysos assume les fonctions de divinité au masque. Après avoir tenté de définir le statut du dionysisme dans l'Athènes du ve siècle, l'auteur se demande en quoi Les Bacchantes d'Euripide peuvent éclairer sa figure. Dieu de l'épiphanie, Dionysos se révèle en se cachant : présent et absent, proche et lointain, brouillant toutes les frontières, mêlant l'illusoire et le réel, il s'impose dans un face à face où le fidèle et le dieu se rejoignent. Dionysos n'est porteur d'aucun message mystique ; il ne promet pas le salut ; il ne se soucie pas du destin de l'âme après la mort. II incarne, au sein même de la culture, la figure de l'Autre. S'il exige d'être reconnu comme dieu de la cité, non d'un groupe marginal, c'est pour placer au cœur de la vie publique des pratiques qui comportent des aspects d'excentricité. Cette intrusion de l'Autre revêt au moins trois formes : le thiase omcialisé, réglementé, pour les femmes, le cômos après boire pour les hommes et, bien entendu, pour toute la cité, le théâtre.
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