La Vie des Classiques est allée à la pêche dans les trésors de Persée et vous offre un magnifique article de Alain Schnapp sur la guerre et la violence sociale dans l'Antiquité.
EXTRAIT : C'est à un long voyage que nous invitent les deux recueils du « Centre de Recherches Comparées sur les Sociétés Anciennes » de l'Ecole des Hautes Etudes. Entre le monde des Palais mycéniens évoqués par Michel Lejeune et cette avant-scène de l'Empire romain que constituent les combats de gladiateurs décrits par Georges Ville, il n'y a pas moins d'une quinzaine de siècles.
Pourtant les évidences sont trompeuses : l'insertion de vingt siècles d'Antiquité classique dans la conscience historique moderne n'a pu être réalisée qu'au moyen d'un écrasement des perspectives qui privilégie la permanence aux dépens du changement, la structure face aux conjonctures. Les deux maîtres d'œuvres Jean-Pierre Vernant et Jean-Paul Brisson ont voulu — précisément parce que leur attention allait au long terme — en souligner les distorsions historiques, les changements de sens et de fonction : « La place même de la guerre dans une société, les fonctions qu'elle y assume, les significations qu'elle revêt pour les groupes en conflit ne sont pas des données permanentes » (G, p. 9). La démarche s'appuiera donc sur l'analyse des ruptures d'équilibres, des points d'inflexion historique qui transforment le cours de l'évolution sociale. C'est dire que les « problèmes de la guerre » ne se confondent pas avec l'histoire des armées ou les problèmes de la bataille que les historiens allemands d'avant-guerre ont fort bien étudiés dans un ouvrage classique.
- L'intégralité de l'article est à lire en PDF ou sur le site de Persée.