La Vie des Classiques est allée à la pêche dans les trésors de Persée et vous offre un magnifique article de Sylvia Milanezi sur un rire un peu particulier et inattendu : celui qui vient du royaume des Enfers...
RÉSUMÉ : Dans le monde des morts, où régnent Hadès et Thanatos, et où ils tiennent prisonniers les hommes, il n'y a pas de place pour le rire. Cependant on peut voir quelques êtres humains rire dans ce monde, par exemple Diogène, Démocrite et d'autres, comme cela apparaît chez Lucien de Samosate contrairement à Julien d'Egypte. Il en est de même pour le dieu de la mort qui n'est présenté qu'une seule fois souriant, dans l' Hymne homérique à Déméter. Quel est le sens de ce sourire ? Dans le mythe, Hadès n'est pas effrayant mais plutôt ridicule, par exemple lorsqu'un héros le vainc ou l'attache et rit de sa victoire passagère. Mais avant Lucien de Samosate il n'y a pas de place pour le rire dans le monde des morts. Diogène et Démocrite rient chez Hadès comme dans la vie et non parce qu'ils ont envie de rire avec les morts. L'unique sourire du souverain Hadès ("meidao") - lorsqu'il donne à Persephone le pépin de grenade - est muet comme le monde des morts qui est sans lumière et comme le roi des morts, qui tient prisonnière Persephone avec le pépin, à l'inverse du rire sonore ("gela") de la terre dans la lumière du monde des vivants.
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