Traversez le mois de décembre avec les miracles des Anciens et des Modernes !
Du 1er au 24 décembre, découvrez chaque jour un extrait miraculeux d’un auteur antique ou un texte original d’un philologue moderne.
La floraison spontanée est l’un des signes qui révèlent le passage d’une divinité, surtout lorsqu’il s’agit de Dionysos, dieu lié à la nature à qui est dédiée l’épopée en quarante-huit de Nonnos de Panopolis, les Dionysiaques.
καὶ θεὸς ὀρθώσας κεφαλὴν καὶ στέρνα πετάσσας,
χεῖρας ἐρετμώσας, χρυσέην ἐχάραξε γαλήνην·
καὶ ῥόδον αὐτοτέλεστον ἀκύμονες ἔπτυον ὄχθαι,
καὶ κρίνον ἐβλάστησε, καὶ ᾐόνας ἔστεφον Ὧραι
Βάκχου λουομένοιο, καὶ ἀστράπτοντι ῥεέθρῳ
ἄπλοκα κυανέης ἐρυθαίνετο βόστρυχα χαίτης.
Et le dieu, la tête levée et la poitrine gonflée, rame avec ses mains et fend le calme des flots d’or. Et, spontanément, les roses jaillissent sur les rives sans vagues, les lis poussent, les Saisons forment une guirlande sur les berges – c’est le bain de Bacchos ! – et, dans l’onde étincelante, les boucles dénouées de la chevelure brune du dieu s’empourprent.
Nonnos de Panopolis, Les Dionysiaques, X, 169-174,
C.U.F., Les Belles Lettres,
ed. et trad. Henry Chrétien
ἀεξιφύτοιο δὲ πόντου
ἄνθεα κυματόεντες ἀπέπτυον ὕδατος ὁλκοί·
καὶ ῥόδον ἐβλάστησε, καὶ ὑψόθεν, ὡς ἐνὶ κήπῳ,
ἀφροτόκοι κενεῶνες ἐφοινίσσοντο θαλάσσης,
καὶ κρίνον ἐν ῥοθίοις ἀμαρύσσετο.
Sur la mer poussaient des plantes ; les sillons aquatiques des vagues crachaient des fleurs ; et la rose fleurit et, à la surface, comme dans un jardin, les creux marins écumants s’empourpraient, et le lis étincelait au milieu des vagues.
Nonnos de Panopolis, Les Dionysiaques, XLV, 153-157,
C.U.F., Les Belles Lettres,
ed. et trad. Bernadette Simon