[CALENDRIER 2024] Jour 13 – Οὐ γὰρ οὐδέποτ’ εὐφρανθήσεται ἀνήρ, ἐὰν μὴ τῇ γυναικὶ συμφέρῃ (Aristophane)

13 décembre 2024
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Traversez le mois de décembre avec les Anciens !
Du 1ᵉʳ au 24 décembre, laissez-vous emporter par la sagesse intemporelle des textes antiques. Chaque jour, découvrez une citation bilingue, soigneusement sélectionnée et traduite, accompagnée d’un éclairage unique par celles et ceux qui font et qui transmettent l'Antiquité aujourd'hui.

Οὐ γὰρ οὐδέποτ’ εὐφρανθήσεται
ἀνήρ, ἐὰν μὴ τῇ γυναικὶ συμφέρῃ
« Car jamais il n’y aura de jouissance pour un homme, s’il n’est pas d’accord avec sa femme. »

(Aristophane, Lysistrata, v. 165-166 ; trad. Hilaire Van Daele)

Ainsi s’adresse Lysistrata à ses comparses féminines dans une pièce d’Aristophane qui porte son nom. Au moment où la pièce est jouée, une violence ambiante règne : Athènes est impliquée, au Vᵉ siècle avant notre ère, dans la guerre de Péloponnèse, contre Sparte, au cours d’un affrontement long et difficile pour la population. L’auteur prend alors le parti de dénoncer la guerre en comédie : les femmes feront la grève du sexe tant que les hommes ne cesseront leurs assauts militaires. Si l’auteur donne aux femmes le premier rôle, ses pièces ne sont pas pour autant féministes, comme l’explique la chronique spécialisée dans les gender studies, intitulée Anthrogyne et Androcène, disponible sur le site de la Vie des Classiques. En effet, les femmes ne sont qu’un outil de l’intrigue et de la dénonciation, n’existant, au sein d’une société patriarcale, que par leur capacité à octroyer ou non le plaisir sexuel, bien qu’elles soient tout de même dotées par l’auteur d’un certain libre-arbitre leur permettant de prendre des décisions fermes et novatrices. La caractérisation ambivalente des femmes imprègne d’autres pièces féminines du dramaturge, comme l’Assemblée des femmes, que les chroniques hebdomadaires les Lauréats et En route pour les lauriers, disponibles sur le site de la Vie des Classiques, vous invitent à redécouvrir.

Adrien Bresson