Traversez le mois de décembre avec les Anciens !
Du 1ᵉʳ au 24 décembre, laissez-vous emporter par la sagesse intemporelle des textes antiques. Chaque jour, découvrez une citation bilingue, soigneusement sélectionnée et traduite, accompagnée d’un éclairage unique par celles et ceux qui font et qui transmettent l'Antiquité aujourd'hui.
Καί κεν ἐν ναυσὶν μόλον Ἰονίαν τάμνων θάλασσαν
Ἀρέθοισαν ἐπὶ κράναν.
« Et alors sur mes navires je gagnerais l’Ionie, fendant la mer, vers la source Aréthuse. »
(Pindare, Pythiques, III, v. 68-69 ; trad. pers.)
Pindare est réputé difficile, mais ici, dans la troisième Pythique, il est facile de sentir l’élan choral et l’enthousiasme qui porte vers l’ami. Le poète évoque le mythe de Coronis, surtout en lien avec Esculape, puisqu’il souhaite avoir le pouvoir de soigner Hiéron, le dédicataire de l’ode originaire de Syracuse. Aréthuse, nymphe et source, apparaît régulièrement dans la littérature antique et même moderne, pour le charme du mythe (par exemple dans les Métamorphoses d’Ovide), mais aussi pour sa réalité d’une fontaine abondante, âme de Syracuse. Hasard du calendrier, deux mois après avoir travaillé sur ce poème, je suis dans la presqu’île d’Ortygie et je vois Aréthuse, la même qu’a vue et célébrée Pindare : ce pont entre le monde ancien et le présent me touche profondément (et me donne envie de chanter, comme des jeunes gens l’ont fait dans le même lieu, plus de 2500 ans auparavant).
Sandrine Coin-Longeray
Retrouvez ici l'entretien sémantique que nous avait accordé Sandrine Coin-Longeray à l’occasion de la publication de Mélanges autour d’ὀρθός [orthos]. Pour une étude sémantique aux éditions Chemins de Tr@verses.