Traversez le mois de décembre avec les Anciens !
Du 1ᵉʳ au 24 décembre, laissez-vous emporter par la sagesse intemporelle des textes antiques. Chaque jour, découvrez une citation bilingue, soigneusement sélectionnée et traduite, accompagnée d’un éclairage unique par celles et ceux qui font et qui transmettent l'Antiquité aujourd'hui.
Ἔστι δὲ φῦλον ἐν ἀνθρώποισι ματαιότατον,
ὅστις αἰσχύνων ἐπιχώρια παπταίνει τὰ πόρσω,
μεταμώνια θηρεύων ἀκράντοις ἐλπίσιν.
« Il est, parmi les hommes, une race très sotte, c’est celle qui, décriant ce qui vient de chez soi, cherche constamment des yeux le lointain et poursuit des chimères, se nourrissant d’espoirs irréalisables. »
(Pindare, Pythiques, III, v. 21-23 ; trad. pers.)
Composée en l’honneur du tyran Hiéron de Syracuse, la troisième ode des Pythiques de Pindare dénote par rapport aux autres épinicies du poète. La célébration de la victoire hippique de Hiéron y est presque oubliée. Le sujet central de la composition est la santé déclinante de Hiéron et les souhaits de rétablissement de Pindare.
Parmi plusieurs traditions narratives, le poète évoque alors naturellement l’ascendance tragique d’Asclépios, figure tutélaire de la médecine. Ce dernier est le fils d’Apollon et de Coronis. Alors qu’elle portait l’enfant du dieu, la jeune mortelle s’éprit d’un étranger de passage, Ischys, et s’offrit à lui. Brûlée vive sur l’ordre d’Apollon, Coronis périt. Seul Asclépios fut sauvé des flammes par son père.
Pour Pindare, le récit est l’occasion d’une réflexion sur la vanité des hommes qui résonne encore de nos jours. La recherche du lointain est une illusion dangereuse. Heureux celui qui sait apprécier les richesses qu’il a à portée de main.