Entretien humaniste avec Anne-Hélène Klinger-Dollé

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Maîtresse de conférences en langue et littérature latines à l’université Toulouse Jean Jaurès, spécialiste de néo-latin et de pédagogie humaniste, Anne-Hélène Klinger-Dollé nous fait l’honneur d’un entretien exclusif pour nous présenter son site pédagogique Imago. Lire du latin illustré et son engagement pour les Langues & Cultures de l’Antiquité.

 

La Vie des Classiques : Comment vous présenter en quelques mots ?

Anne-Hélène Klinger-Dollé : J’aime le nom « d’enseignant-chercheur » qui désigne mon métier, avec une insistance sur le trait d’union. Ma recherche sur la Renaissance s’est intéressée à la dimension pédagogique de l’humanisme sous plusieurs angles – philosophique (pourquoi former ?), pratique (comment enseigner la philosophie aristotélicienne ou le latin, dans différents contextes et institutions ?). Et j’ai voulu faire partager les corpus que je fréquentais en recherche d’abord aux étudiants, puis aux collégiens et lycéens.

 

L.V.D.C. : Quelles ont été les rencontres déterminantes, de chair ou de papier, dans votre parcours ? Quelle a été votre formation intellectuelle ?

A.-H. K.-D. : Comme beaucoup d’élèves de l’École normale supérieure de Paris, j’ai fréquenté en parallèle la Sorbonne. Ma rencontre la plus déterminante a été celle de la seiziémiste Marie Madeleine Fontaine. J’ai travaillé sous sa direction, de ma maîtrise en 1998 jusqu’à ma thèse soutenue en 2006. Elle m’a ouvert des univers entiers par sa connaissance extraordinaire de la littérature tant française que néo-latine de la Renaissance, sa curiosité tous azimuts (arts, savoirs scientifiques, pratiques corporelles – tout de la Renaissance l’intéressait) et son immense générosité pour ses étudiants. En parallèle, j’ai aussi suivi le séminaire de Pierre Laurens, qui nous donnait alors à lire en avant-première son Anthologie de la poésie lyrique latine de la Renaissance, et celui de Perrine Galand-Hallyn, qui venait d’arriver à l’École pratique des Hautes Études. Elle traduisait et commentait devant nous des textes néo-latins peu connus de l’humanisme parisien des débuts du XVIe siècle : la Sylve parisienne, long poème didactique d’un jeune Espagnol qui enseignait à Paris, ou le dialogue sur l’improvisation de Nicolas Bérauld. C’était fascinant.

 

L.V.D.C. : Quel a été le premier texte latin et/ou grec que vous avez traduit/lu ? Quel souvenir en gardez-vous ?

A.-H. K.-D. : Je ne peux pas répondre à cette question car j’ai eu la chance de pouvoir faire du latin dès la 5e, du grec dès la 4e, avec des manuels traditionnels qui débutaient avec des textes composés – que la didactique a ensuite bannis de l’enseignement. Certes, ces textes n’offraient pas un sens profond. Il est probable que j’aie traduit pour commencer Publia est Terentiae ancilla ! Mais je me souviens en revanche très bien de la joie éprouvée quand les mots prenaient un sens – si modeste qu’il fût ! C’est cette joie que j’ai voulu transmettre à mon tour.

 

L.V.D.C. : Vous êtes une spécialiste de la littérature dite « néo-latine » : quel sens donner à cet adjectif ? Vous souvenez-vous du premier texte néo-latin auquel vous avez été confrontée ?

A.-H. K.-D. : Le latin « néo » l’est à la fois par rapport au latin classique et au « médio-latin », autrement dit le latin du Moyen Âge. C’est le latin qui s’est développé à partir de l’ère humaniste (on en situe les prémisses avec Dante, Pétrarque ou Boccace), dans un désir volontaire de retour à un latin plus classique – classique étant souvent entendu dans une acception large, qui va de Plaute aux Pères de l’Église. Quant au premier texte néo-latin que j’aie lu, je m’en souviens très bien. J’étais en classe de 2de. Mon professeur de latin, une femme originale et passionnée, nous avait apporté le dialogue célèbre entre Dieu et Adam, au cœur du Discours de la dignité de l’homme de Pic de la Mirandole. La lycéenne que j’étais s’est enflammée à la lecture de ce texte qui consonnait avec ses aspirations à une libre détermination de son destin ! C’est un texte que j’ai aimé faire travailler aux étudiants plus tard, dans une perspective plus historiographique : voir comment ce texte somme toute plutôt marginal dans la production de Pic, morceau rhétorique au service de la défense de ses 900 Conclusions, avait pu devenir par la suite dans les manuels une sorte de « manifeste de l’humanisme ».

 

L.V.D.C. : Dans le cadre de vos recherches, vous avez lancé, en 2019, le projet Imago. Lire du latin illustré en ligne : comment est-il né ?

A.-H. K.-D. : D’abord de l’envie de faire profiter mes étudiants des corpus qui nourrissaient ma recherche. En travaillant sur la philosophie de Charles de Bovelles (1479-1567), qui s’intéresse notamment au rôle des sens dans la pédagogie, j’ai pu voir combien les hommes de cette époque étaient friands de figures symboliques. Chez Bovelles, cela se traduit par la présence de nombreuses gravures dans ses traités philosophiques. Ces figures symboliques traversent un nombre important d’œuvres littéraires de l’humanisme : livres d’emblèmes, littérature sur les supposés hiéroglyphes égyptiens, classiques illustrés… Après avoir travaillé avec des sites internet proposant des numérisations ou transcriptions de ces corpus, peu accessibles en édition moderne, j’ai ressenti le besoin de créer un outil vraiment adapté aux étudiants d’aujourd’hui. J’ai présenté ce projet lors d’un colloque à Montpellier en 2018 et il a intéressé un formateur belge de l’enseignement secondaire qui m’a offert un premier hébergement. Imago est né d’une succession de rencontres : avec ce formateur, avec Émilie Balavoine, une enseignante en collège-lycée de la région toulousaine, avec un webdesigner toulousain, Yan Thiaudière, qui a été formidable et m’assiste toujours. Avec eux, je me suis ouverte aussi au public de l’enseignement secondaire.

Image : IMAGO - page d'accueil

 

L.V.D.C. : Sur votre site, vous proposez notamment « beaucoup de textes illustrés qui appartiennent à la littérature dite "néo-latine", majoritairement écrits à la Renaissance » : pourquoi ce choix ?

A.-H. K.-D. : Je suis partie de ce que je connaissais bien par la recherche. Je voulais valoriser tous les atouts pédagogiques que je voyais à ces corpus peu connus du grand public, et même des collègues enseignants. Les manuscrits antiques illustrés sont rares. En revanche, vous pouvez facilement trouver des textes néo-latins publiés entre le XVe et le début du XVIIe siècle assortis de gravures, voire de miniatures pour les livres manuscrits qui perdurent. L’image, même si elle ne fonctionne en réalité souvent pas comme une illustration directe du texte comme nous en avons l’habitude, a tout de même partie liée avec le contenu. Ce sont souvent des images intrigantes, qui donnent envie de comprendre. J’ai voulu jouer sur le ressort de la curiosité, de l’attirance visuelle : donner à voir, pour donner envie de lire et de comprendre. Enfin, j’essaie de choisir des textes assez courts : il me paraît moins impressionnant d’essayer de traduire deux distiques élégiaques qu’une page entière de Budé.

 

L.V.D.C. : À qui s’adresse le contenu que vous publiez ?

A.-H. K.-D. : Suite aux rencontres que j’ai évoquées plus haut, nous avons décidé de structurer le site en deux parties : une section « enseignement secondaire » et une section « enseignement supérieur ». Pour la première, nous travaillons à proposer des séquences « prêtes à l’emploi », en lien avec les programmes français de Langues et cultures de l’Antiquité. Un professeur doit pouvoir venir dans une salle informatique avec ses élèves et leur proposer telle ou telle page. Il ne fera peut-être pas tout, il sélectionnera les activités qui l’intéressent, mais il a normalement tout le soutien pour une séance en autonomie. Pour l’enseignement supérieur, nous nous adressons plutôt à des étudiants qui ont envie de travailler par eux-mêmes : ils peuvent découvrir des corpus (les Emblèmes d’Alciat, les Facéties de Poggio Bracciolini, l’Éloge de la Folie d’Érasme), sélectionner un texte (ou une image) qui les attire, et essayer de comprendre, grâce aux aides à la traduction et à la contextualisation proposée. Certaines pages offrent une traduction téléchargeable, qui permet à l’étudiant de travailler totalement seul. Pour d’autres, la traduction est mise en ressource cachée, disponible sur inscription : cela peut permettre à des enseignants du supérieur de proposer ces pages comme travail en autonomie, notamment à la maison. J’aimerais que mes collègues universitaires n’hésitent pas à utiliser ce site : c’est une ressource comme une autre, complémentaire à un manuel – et j’ai d’ailleurs proposé une section qui offre des compléments, à partir d’imprimés de la Renaissance, aux premiers chapitres du manuel Apprendre le latin, publié avec des collègues chez Ellipses.

 

L.V.D.C. : Comment fonctionne une ‘page-type’ ? Pourriez-vous nous donner un exemple concret ?

A.-H. K.-D. : Si vous voulez voir un exemple de page-type pour le secondaire, vous pourriez par exemple regarder la page sur Hercule Gaulois à la Renaissance, celle sur Médée, ou encore sur les grandes figures politiques et littéraires (Pompée, César, Cicéron, Pline le Jeune…). On part en général d’une ou plusieurs images commentées (gravure, miniature), pour arriver ensuite à des textes en relation avec ces images, qui donnent lieu à des activités sur la langue. Les connaissances culturelles et littéraires que ces textes permettent d’aborder peuvent être réinvesties dans des activités d’écriture en français, de création en arts plastiques…

Image : IMAGO - Cicéron (extrait)

Cicéron

Pour le supérieur, je vous inviterais volontiers à aller voir la dernière création d’Imago : le dossier sur les Facéties de Poggio Bracciolini, réalisé par une étudiante de master italienne avec mon aide. Nous y proposons plusieurs de ces « histoires drôles » écrites en latin par cet humaniste dans la première moitié du XVe siècle. Nous avons travaillé pour ce dossier avec un jeune illustrateur, Théo Lucchetti : il a conçu pour nous des vignettes de type « bande dessinée », qui permettent d’avoir une pré-compréhension de l’histoire drôle avant même de la lire. Nous nous sommes beaucoup amusées à faire ce dossier, et c’était aussi très intéressant de réfléchir au rôle de l’illustration. Nous avons ainsi dû faire des compromis, entre le souci de suggérer une ambiance qui introduise à l’époque des Facéties, le Quattrocento, et celui d’être compréhensible de notre lectorat étudiant contemporain.

 

L.V.D.C. : En plus de nombreux textes antiques & humanistes, Imago propose des devises d’imprimeurs, des monnaies, des inscriptions… Pourquoi une telle diversité ?

A.-H. K.-D. : Cette diversité est à l’image des traces de l’Antiquité gréco-latine et de l’humanisme dans notre patrimoine, notre histoire. L’idée est d’attirer l’attention et de donner accès à ce qui nous entoure, mais que nous ne voyons souvent pas : les inscriptions des monuments publics, nos musées, nos bibliothèques sont pleines de textes latins d’époques variées. S’y rendre attentifs permet de renouer le fil de cette longue histoire, de se sentir ainsi « reliés », ce qui ne veut pas dire qu’il faille adhérer les yeux fermés à tout ce qu’ont pu véhiculer le latin et la culture classique. Mais étudier l’Antiquité et sa réception, c’est pouvoir accéder avec lucidité à ces ressources pluriséculaires.

 

L.V.D.C. : Ce site semble être en lien avec vos travaux universitaires sur la pédagogie humaniste : comment les hommes (et les femmes ?) du XVIe siècle apprenaient-ils le latin ? (et le grec ancien ?)

A.-H. K.-D. : Comme ils pouvaient, et pas forcément plus facilement que nous ! J’ai eu la chance de voir des manuels de langue latine et grecque imprimés en Alsace au XVIe siècle, avec leurs tableaux de déclinaison et de conjugaison. C’est émouvant de constater qu’il y a des permanences dans l’apprentissage ! Mathurin Cordier, un grand pédagogue du latin au XVIe siècle, liste les erreurs des élèves à Paris : on voit qu’ils commettent notamment beaucoup d’erreurs dans le lexique, qui proviennent de ce qu’ils décalquent leur langue maternelle en latin. Car à la différence d’aujourd’hui, l’enseignement des langues anciennes, en tout cas du latin, ne consistait pas seulement à se rendre capable de lire des textes originaux, mais aussi de suivre un enseignement qui, idéalement, était délivré en latin. Dans l’idéal aussi, il fallait pouvoir ensuite écrire, voire parler en latin. C’était un idéal, difficilement atteint dans les faits, mais le rapport à la langue était différent, puisqu’il était aussi actif. Pour le grec, c’est un peu différent. Il a été moins enseigné et moins maîtrisé. Certains humanistes comme Budé ou Érasme, s’écrivent en grec, faisant ainsi la démonstration de leur excellence. Mais la pratique active reste plus marginale. On enseigne le grec en latin, et un pédagogue comme Jean Sturm peut dire qu’une fois bien familiarisé avec le latin, l’élève pourra aborder le grec avec facilité tant les deux langues ont de similitudes – une espèce de pensée de l’Enseignement conjoint des langues anciennes avant la lettre !

Image : IMAGO - Cordier (extrait)

Dialogues de Cordier - Récompenses et jeux

 

L.V.D.C. : Et cette pédagogie humaniste peut-elle inspirer les enseignant(e)s d’aujourd’hui ? Est-elle en lien avec les méthodes dites « actives » qui se développent de plus en plus ?

A.-H. K.-D. : C’est en tout cas ma conviction. Il ne s’agit évidemment pas de transférer à l’identique des pratiques ou des corpus. Mais la très grande familiarité des humanistes avec les textes grecs et latins antiques, en même temps que l’importance alors réelle accordée à l’éducation, expliquent l’élaboration de nombreux livres qui peuvent constituer des ressources intéressantes pour les enseignants aujourd’hui. Je pense par exemple aux « colloques scolaires » : il s’agit de dialogues composés par des humanistes pour leur usage en classe. Certains mettent en scène la vie scolaire. J’ai fait travailler ceux de Mathurin Cordier à des étudiants de L3 qui les ont transcrits, traduits, illustrés et commentés dans un dossier d’Imago. Nous avons eu l’occasion avec mon collègue Mathieu Ferrand, spécialiste de théâtre scolaire néo-latin à l’Université de Grenoble-Alpes, de réaliser un spectacle avec des étudiants bénévoles à partir de colloques et de pièces évoquant l’école de la Renaissance. Le thème du spectacle partait de la polysémie de ludus : l’école et le jeu. Cette expérience a été magnifique. Je pense aussi que certaines images de l’époque humaniste ou bien certains textes (par exemple des éditions commentées de classiques) peuvent venir alimenter des cercles de latin vivant et constituer le support d’exercices et discussions à l’oral. Enfin, tout simplement, ces humanistes nous offrent par leurs textes un exemple stimulant de pratique active possible, non exempte de fragilités, mais souvent admirables !

 

L.V.D.C. : En parallèle de vos recherches, vous enseignez depuis une vingtaine d’années à l’université et êtes à l’origine, avec vos collègues, du manuel Apprendre le latin (ed. Ellipses, 3e édition 2024). L’étude de l’Antiquité et de sa réception intéresse-t-elle encore, malgré tout ce que l’on entend sur le sort réservé aux langues anciennes ? En quoi est-elle toujours importante au XXIe siècle ?

A.-H. K.-D. : La situation est paradoxale. D’un côté, c’est indéniable : l’étude de l’Antiquité, de sa réception, et peut-être plus encore les langues anciennes vont à contre-courant de notre culture. S’intéresser au passé dans une ère de présentéisme érigé en absolu, progresser dans des disciplines qui demandent d’aimer les mots, la langue, et qui s’acquièrent avec une longue pratique : tout cela est contre-culturel. C’est donc difficile à tenir. Mais de l’autre côté, je suis frappée par les histoires individuelles qui conduisent à s’engager dans ces études à un niveau universitaire. Par le service d’enseignement à distance notamment, je découvre des hommes, des femmes qui à 30, 40, 50 ans, se tournent vers nous pour réaliser enfin le rêve de leur jeunesse, et qui non seulement font une licence de Lettres classiques, mais ensuite un master, voire un doctorat. Je pense aussi à ce jeune homme autiste venu assister pour le plaisir à une conférence que j’avais donnée en lycée sur l’humanisme pédagogique de la Renaissance, et dont le latin était l'une des passions. Ou à cette jeune fille que j’ai en cours à l’Institut universitaire Champollion d’Albi, qui vient de l’enseignement agricole et me dit sa joie de découvrir la culture antique. Sa grande difficulté à suivre mes enseignements m’interroge, mais je suis touchée par l’intérêt qu’elle manifeste. Par les temps qui courent, j’aurais envie de dire, même si on me reprochera peut-être de dramatiser, que le goût des « humanités », c’est un peu comme celui de la démocratie ou de la fraternité : c’est quand on les sent en péril qu’on éprouve à quel point on y tient – le défi étant d’arriver à en faire une vision partagée par d’autres en nombre suffisant.

 

L.V.D.C. : Pour finir sur une note de fantaisie, auriez-vous aimé enseigner au XVIe siècle ? Quel(s) texte(s) auriez-vous fait étudier à vos élèves ?

A.-H. K.-D. : Je vais vous décevoir : je n’aurais pas aimé enseigner au XVIe siècle car comme femme, je n’aurais sans doute pas pu aller beaucoup plus loin avec mes élèves féminines que la prière du « Notre Père » et les distiques de Caton – un classique des débuts de l’enseignement du latin ! Mais pour vous répondre sur le terrain de l’imaginaire, je vous partage « l’île d’Utopie » telle que je la rêve : la formation des êtres humains, initiale et continue, y serait vue comme une tâche noble, indispensable, socialement intéressante. Les hommes et les femmes s’y investiraient de manière équilibrée à tous les niveaux. Ces fonctions seraient désirées, dans la mesure où il serait possible d’y déployer ses talents avec de vraies « évolutions de carrière » pour toutes et tous, avec la joie d’y recevoir une juste reconnaissance sociale pour les services rendus ! Ce n’est pas une revendication personnelle que j’exprime-là car je me sens très privilégiée d’avoir pu vivre tous les projets que j’ai menés ces dernières années, grâce notamment à une délégation de cinq ans à l’Institut universitaire de France, mais pour les jeunes talentueux que je rencontre, et auxquels notre société gagnerait à savoir faire une place véritable.

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