L’histoire de Marcus Cornelius Rufus débute en l’an 692 de Rome (soit 61 ans avant notre ère) dans la colonie romaine de Pompéi, à l’ombre du Vésuve, dans la riche province de Campanie.
L’effervescence est à son comble chez Caius Cornelius Rufus. La materfamilias, la maîtresse de maison, est en train d’accoucher. Quand il entend des braillements s’échapper d'une chambre voisine, le père s’assied dans l’atrium. Il espère que c’est un garçon. Il lui faut un héritier qui puisse poursuivre le culte de ses ancêtres. Une servante s’empare du nourrisson tandis que la jeune mère murmure dans un souffle : « parvulus meus » (mon tout petit). Elle vient le déposer aux pieds de Caius, à même le sol. Celui-ci considère ce bébé. Un robuste mâle. C’est une chance car, dans le cas contraire, il eût pu être étouffé ou exposé au carrefour voisin. L’enfant n’est encore le fils de personne. Alors le père se penche vers la Terre-mère qui lui donne ce rejeton et le prend dans ses bras. Ce geste de reconnaissance le consacre comme le fils de Rufus. Aussitôt des ordres sont donnés pour orner la maison de guirlandes et préparer le sacrifice offert sur l’autel familial tandis qu'on part quérir un devin pour dresser le thème astral de l’enfant.
J-N. R.