Avec novembre, la fièvre électorale s’est abattue sur le pays. L’épidémie est européenne, voire mondiale : réjouissons-nous car comme de tous les maux nous en ressortirons plus forts, si nous y survivons. En effet la souche de cet hiver contient un agent particulièrement virulent, la ridiculite. Primates primaires ou déclinistes déprimés, épuisés avant l’heure par une autre épidémie, la logorrhée, les candidats de tout bord, désireux de ratisser large, n’en finissent plus de raser les pâquerettes.
Pour raviver le corps et l’esprit politiques, pour éviter que la réflexion ne devienne un plaisir de taxidermiste, en somme pour nous rappeler à notre condition d’animal politique, nous vous proposons quelques lectures, qui brassent tous les types de gouvernements et n’ont qu’un seul point commun, l’intelligence.
Nous irons d’abord sur l’agora pour réfléchir sur le passé et le présent de la démocratie, avant d’écouter avec délectation les conseils cyniques, mais si efficaces du frère de Cicéron. Puis nous visiterons un zoo, un zoo citoyen car nous vous avons déniché quelques magnifiques spécimens d’animaux politiques, aujourd’hui disparus, un éléphant qui parle latin et un tigre qui étudie le grec. Pour clore le bestiaire nous n’oublierons pas les volatiles, en vous présentant, pour le meilleur et pour l’empire, dans l’élégant plumage d’une nouvelle traduction, les mœurs, ô combien bizarres et fascinantes, de douze empereurs inoubliables.