L’histoire de Marcus Cornelius Rufus débute en l’an 692 de Rome (soit 61 ans avant notre ère) dans la colonie romaine de Pompéi, à l’ombre du Vésuve, dans la riche province de Campanie.
Marcus préfère nettement les spectacles de l’amphithéâtre à ceux du théâtre. La raison en est simple : à son jeune âge, il ne comprend pas grand-chose aux tragédies que les grandes personnes semblent apprécier, à ces histoires mythologiques qu’il voit souvent peintes sur les fresques des demeures pompéiennes, avec des héros ou des héroïnes en mauvaise posture. Il se souvient encore de cette noble femme, épouse de Thésée, majestueusement assise sur un trône et prenant conscience d’une faute terrible commise sous l’impulsion de Vénus elle-même, qui l’a plongé dans des abîmes de perplexité. Il préfère nettement les intermèdes bouffons qui appartiennent à un genre nouveau, né en Campanie, l’atellane. On y voit des scènes loufoques improvisées par des jeunes gens masqués que Marcus a appris très tôt à reconnaître. Il s’amuse de Pappus, le vieillard gâteux, avare et libidineux, ou de Maccus, le simplet un peu balourd, qui multiplie les gaffes, le tout sous la houlette du bouffon Bucco, une « grande gueule » comme son nom l’indique. Tout au plus craint-il l’ogre Manducus, ou l’ogresse Lamia qui dévore tout cru les petits-enfants.
J-N. R.