Lettres Classiques estivales – Pline le Jeune (Jour 2)

13 août 2024
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Image : L'été postal - Pline le Jeune
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Pour échanger des nouvelles, les Anciens ne disposaient ni de réseaux sociaux, ni de cartes postales, mais ils pouvaient s’envoyer des lettres longues et travaillées dont certaines sont des chefs d’œuvre de simplicité et de sincérité. Tout au long de l’été, nous vous en proposons une sélection qui changera votre regard sur le quotidien des Anciens et, nous l’espérons, vous donnera envie d’écrire et de partager vos souvenirs de vacances avec ceux qui vous sont chers.

Sélection par Laure de Chantal, Dorian Flores et Dorian Furet

 

Pline le Jeune, avocat et homme politique romain du Ier et du début du IIe siècle de notre ère, neveu du célèbre naturaliste qui périt dans l’éruption du Vésuve, est l’auteur qui nous a le plus renseigné sur la vie durant l’Empire romain à travers dix livres de correspondances, dont un livre entièrement dédié à ses échanges de lettres avec l’Empereur Trajan. À travers cette correspondance, qu’il retravaillait avant de la faire publier, sans doute afin de laisser à la postérité un portrait vénérable de lui, Pline décrit notamment sa dernière femme, Calpurnia, comme un modèle de parfaite épouse, intelligente, fidèle et dévouée. Ces quelques lettres d’un époux à sa bien-aimée, ou au sujet de celle-ci, sont le témoin d’un amour qui, bien que peut-être quelque peu magnifié, n’en fut certainement pas moins sincère.

 

(lettre précédente)

Pline à sa chère Calpurnia

Tu m’écris que tu es fort affectée par mon absence et que ton unique consolation pour me remplacer est d’avoir en main mes livres et souvent aussi de les poser à ma place habituelle. J’ai plaisir à savoir que nous te manquons, à savoir que tu trouves un apaisement dans de tels remèdes ; moi, de mon côté, je relis tes lettres et les reprends sans cesse en main comme si elles étaient nouvelles. Mais elles ne font qu’attiser mon désir de te voir. En effet, lorsque les lettres d’une personne ont tant de charme, combien de douceur doit avoir sa conversation ! Toi, malgré tout, écris le plus souvent possible, même si ma joie est en même temps mon tourment. Au revoir.

(lettre suivante)

Pline le Jeune, Lettres, VI, 7,
« C.U.F. - série latine », Les Belles Lettres,
trad. Nicole Méthy