Rue de la Sorbonne — Sorbonne en deuil

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Les classiques sont bien vivants entre les murs de la vieille Sorbonne, où latinistes et hellénistes continuent d’inscrire les temps anciens au sein du monde moderne !

Ce lundi 16 novembre, une foule compacte d’étudiants, d’enseignants, de personnels administratifs se massait sur la place de la Sorbonne dans l’espoir de pénétrer dans la cour d’honneur pour se recueillir et rendre hommage aux trois étudiants de l’université victimes des fusillades du vendredi 13 novembre. Nous avions tous en mémoire le triste jeudi 8 janvier où la cour avait accueilli tous ceux qui souhaitaient partager leur effroi et leur chagrin. Moment de partage et de cohésion aussi, au-delà de la tristesse, pour tous ceux qui, par leur présence, avaient voulu réaffirmer leur appartenance à une communauté qui, pour une fois, ne se déchirait pas dans des luttes stériles. Le lundi 16 novembre, cette communauté s’est certes retrouvée, et c’est là l’essentiel, mais elle s’est retrouvée dehors, exclue, car la Sorbonne, nous l’avons bien compris, est un symbole. Dehors les étudiants, les enseignants, les personnels : la Sorbonne devait accueillir les "officiels" et se prêter à une opération de communication. Enfants des écoles, tout surpris de se retrouver sur les marches de la chapelle, ministres, Présidents… À midi, la place tout entière s’est tue, avec une émotion infinie, mais un peu d’amertume aussi, car l’université avait cessé d’incarner l’Alma Mater dans le sein de laquelle on se réfugie pour pleurer.

A.R.

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