Les classiques sont bien vivants entre les murs de la vieille Sorbonne, où latinistes et hellénistes continuent d’inscrire les temps anciens au sein du monde moderne !
par Marie Anne Sabiani
Je ne fais pas partie de la commission de tri des candidats à une inscription en Lettres classiques, je n’ai donc pas la moindre idée du déroulement de la procédure. Se jette-t-on sur les appréciations des professeurs de lycée ? qui, n’en doutons pas, ont le temps et les moyens de repérer les élèves aptes à réussir dans telle ou telle filière, puisque tout est fixé de la personnalité d’un individu, de ses goûts, de ses envies, de ses capacités, à 18 ans. À moins que les lettres de motivation ne soient déterminantes ? les enseignants-chercheurs ont sûrement eu le temps de les lire attentivement, surtout en médecine ou en STAPS, où les candidats ne sont que plusieurs centaines, pour ne pas dire des milliers. Ce doit être émouvant de se représenter ces jeunes gens rédigeant les lettres de motivation qui retracent leurs expériences, riches et variées – je suppose qu'à 18 ans on a raté sa vie si on n’a pas fait 15 stages, et que ce n’est pas la peine de s’escrimer à vouloir poursuivre ses études, dans ce cas. J'ose espérer que ça l'est, émouvant, parce que pour ce qui est de l’égalité des chances et des missions de l’université, on peut avoir des doutes.
4 juin 2018