Tous les jeudis, Antoine Houlou-Garcia vous fait aimer les mathématiques à travers la philosophie, l'art, la mytholgie et l'histoire antique !
En complément de la vidéo sur le code secret de Polybe, voici le texte intégral où l'auteur explique son système :
XLV. [5] De quelle manière, en effet, délibérer sur le secours qu'il faut envoyer, si on ne connaît pas où se trouvent les ennemie et en quel nombre ? Comment avoir confiance en ses forces ou ne pas y compter, si on ne sait combien de vaisseaux ou de vivres sont venus de la part des alliés ?Un dernier système, imaginé par Cléomène et par Démocrite, et perfectionné par nous, a le mérite de la précision, et est propre à fournir tous les renseignements utiles, mais il exige des opérateurs la plus scrupuleuse attention. [7] Le voici. On prend l'alphabet tout entier, qu'on divise ensuite en cinq classes, renfermant chacune cinq lettres, ou, pour parler plus exactement, la dernière classe n'en aura que quatre. Mais cette différence n'offre aucun inconvénient. [8] Ceux qui sont chargés d'établir les signaux ont soin de préparer cinq tablettes et d'écrire sur chacune d'elle une partie des lettres. [9] De plus, il est convenu que le poste qui doit donner le signal élèvera d'abord deux fanaux, jusqu'à ce que l'autre réponde. [10] Cette première opération a pour but, de part et d'autre, d'avertir qu'on est prêt. [11] Ces fanaux baissés, on en élève d'autres d'abord à gauche, afin de marquer quelle tablette il faudra interroger; s'il s'agit de la première, on dresse un seul fanal ; [12] de la seconde, deux ; les fanaux s'élèvent ensuite à droite dans le même ordre, pour indiquer quelle lettre celui qui reçoit le signal est tenu d'inscrire.
Polybe, Histoires, X, XLV