Chaque semaine, un hypokhâgneux, du groupe de grec confirmé (ils se font rares…), vous livre ses impressions, et rien que ses impressions, sur les déclinaisons, les conjugaisons, le vocabulaire et la syntaxe…en toute décontraction !
Semaine 5
Cette semaine, Harry Potter (ou presque) au programme pour les hellénistes du Lycée du Parc ! En effet, après Xénophon qui nous expliquait comment Ischomaque avait convaincu sa femme de ne plus se maquiller, nous nous sommes attelés à un extrait d’un dialogue de Lucien de Samosate qui raconte, avec l’humour qui caractérise si bien l’auteur, la rencontre d’un jeune homme, apprenti-sorcier, avec un scribe sacré égyptien aux pratiques étranges… En fait, dans son Philopseudès, soit « celui qui aime l’erreur », Lucien se moque de la passion de ses contemporains pour le surnaturel : l’Égyptien qui voyage à dos de crocodile et qui permet aux objets de marcher a comblé nos attentes satiriques et humoristiques ! Un petit détour encore par Euripide, avec un Polyphème morfal, et par Platon, qui ne manque pas de rappeler aux Lacédémoniens, en clin d’œil, qu’ils sont arrivés un peu tard pour soutenir les Athéniens dans la bataille de Marathon !
Nous vous disons « pchitt » et à la semaine prochaine !
Guillaume H812
Semaine 6
C’était une froide matinée de Décembre. Une vaillante classe d’hypokhâgneux hellénistes, ayant affronté (participe aoriste, évidemment) vents et marées pour se dévouer aux saintes écritures grecques, pénétra dans la pénombre de la salle 928 qui exhalait mille odeurs pestilentielles. La grande prêtresse Laizé illumina la grotte en un claquement de doigt, les disciples s’installèrent à leurs écriteaux, et la séance commença. Immédiatement, une première épreuve se présenta. Une horde de rats et de belettes se dressa contre nos valeureux héros, invoquée par le fabuliste Ésope. D’abord pris d’un élan de panique, nos hellénistes se lamentèrent, pensant leur heure venue. Mais la prêtresse sut raviver leur courage et leur redonner confiance en eux. Ainsi, redoublant d’ardeur, ils s’attaquèrent à cette armée animale, traduisant à tour de bras, et défirent la phalange d’encre et de papier. Mais à peine eurent-ils le temps de dire « ouf » que nos hypokhâgneux furent assaillis par un ennemi redoutable déjà rencontré : un apprenti-sorcier à la solde du seigneur Lucien. Le maître des arcanes proféra ses incantations et anima un balai et un pilon pour entraver la route de nos héros. Ces derniers, forts de leur expérience, firent appel à leurs alliés Ragon et Bailly pour vaincre le terrible ensorceleur. Ainsi en surnombre, les hellénistes encerclèrent l’homme infâme et prirent l’avantage. Soudain, au prix d’un ultime effort, le fourbe sorcier murmura trois syllabes et disparut. Bouche bée, nos héros ne purent que quitter les lieux, d’autant plus que la sonnerie avait retenti et la faim les tiraillait.
Nous vous disons « pchitt » et à la semaine prochaine !
Tiéno H812