À un moment où l’information fuse de toutes parts, il nous a paru intéressant de l’ancrer dans des textes très anciens, afin que l’actualité et l’histoire se miroitent et s’éclairent dans un regard tantôt ou tout ensemble stimulant et amusé, songeur ou inquiet.
La fin de la guerre en Ukraine est souhaitée par les uns, envisagée par les autres et redoutée par d’autres encore. Le Russe souhaite satisfaire ses appétits de conquête territoriale, l’Américain, malgré sa récente palinodie, réclame en paiement de son aide les minerais des terres rares tandis que l’Européen souhaite utiliser l’Ukraine comme glacis, lors d’un récent sommet. Une visite au musée du Louvre nous offre une analogie, comme on les goûte, avec un épisode méconnu de la geste d'Héraklès.
Dispute d'Héraclès et Apollon pour le trépied de Delphes.
Œnochoé attique à figures noires, vers 520 av. J.-C.
(Musée du Louvre, F341)
Cette hydrie à figures noires montre sur sa panse, Héraklès, à droite, identifiable à sa massue, disputer son célèbre trépied à la vénérable Pythie (sic) ! Que s’est-il passé pour que le héros civilisateur et pacificateur en vienne à une telle extrémité ? Étant parti à Delphes pour une consultation (pour expier les meurtres de son frère et de son père pour épouser sa sœur !), le héros se voit refuser l’accès à l’oracle car il n’avait pas sacrifié aux rites de purification. Pris de colère, il se paya de sa peine en s’emparant du fameux trépied sur lequel officie la Pythie pour réaliser l’oracle et se l’approprier. Apollon s’interposa ce qui entraîna une rixe entre le dieu et le héros. Il fallut l’intervention de Zeus pour mettre fin au conflit.
Mais où est Zeus en 2025 ?
Christelle Laizé et Philippe Guisard
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