Chaque semaine, un hypokhâgneux, du groupe de grec confirmé (ils se font rares…), vous livre ses impressions, et rien que ses impressions, sur les déclinaisons, les conjugaisons, le vocabulaire et la syntaxe…en toute décontraction !
Pourquoi je fais du grec ? La décision pourrait paraître absurde. Une langue, n’est-ce pas fait pour échanger, communiquer ? Je vais avoir du mal à échanger avec des vieux barbus morts depuis des milliers d’années. En vérité, la décision me parait absurde, à moi aussi, quand je me retrouve devant cet enchevêtrement indéchiffrable de signes. Le grec, pour moi, ce n’est pas loin d’être du chinois. Ma relation avec le grec est univoque. Le grec ne m’aime pas. Mais je suis un peu Carmen : « si tu ne m’aimes pas, je t’aime ». Rien n’est plus satisfaisant, rien n’est plus jubilatoire que de déchiffrer le grec. Je ne suis plus qu’une banale étudiante ; je suis Sherlock Holmes, je suis un savant fou, j’observe, j’analyse, je décrypte, je trouve une solution à un problème déjà résolu. C’est la tension sans la crainte, c’est l’angoisse apaisée. Le grec est absurde, et c’est beau.
Nous vous disons « pschitt » et à bientôt !
Adèle H811