Chaque semaine, un hypokhâgneux, du groupe de grec confirmé (ils se font rares…), vous livre ses impressions, et rien que ses impressions, sur les déclinaisons, les conjugaisons, le vocabulaire et la syntaxe…en toute décontraction !
Semaine 10
Nous voilà de retour dans l’antre du lycée du Parc pour retrouver nos héros hellénistes. Un froid épouvantable sévissait sur la ville et nos hypokhâgneux, emmitouflés dans leurs couches de vêtements, résistaient tant bien que mal aux assauts de Borée. Leur journée s’annonçait rude car, dès qu’ils furent entrés dans le sanctuaire hellénistique, une terrible épreuve se présenta. Déjà affaiblis par le souffle glacial, nos héros se trouvèrent mal en point quand devant eux se dressa une horde infecte de verbes irréguliers. Il serait exagéré de dire qu’ils s’en sortirent bien mais l’essentiel est qu’ils en sortirent vivants. Lorsqu’enfin les affreux verbes s’évaporèrent, la grande prêtresse Laizé fit à nos valeureux héros le bilan des batailles précédentes. La bataille dite des lois contre le terrible général Démosthène avait laissé un arrière-goût amer dans la bouche de nos héros, bien qu’ils aient fini par triompher. En revanche le bilan de la bataille dite du sacrifice contre les troupes du commandant Homère s’avéra être une agréable surprise. Assez peu de pertes dans les troupes de nos héros et les ennemis, bien que terriblement intimidants, avaient été terrassés.
Après ce compte-rendu détaillé, nos héros qui croyaient avoir mérité un peu de repos se retrouvèrent nez-à-nez avec le redoutable Aristophane qui était parvenu à enchanter une guêpe pour la faire combattre pour lui. Nos héros pensèrent pouvoir en venir à bout facilement mais c’était sans compter sur le dard de l’animal qui donna bien du fil à retordre à nos héros. Fort heureusement la prêtresse était là pour réorganiser les troupes et maintenir le cap. C’est donc avec succès que nos héros parvinrent à analyser l’adversaire pour mieux le vaincre lors d’une autre bataille.
Finalement, Chronos avançant irrémédiablement, la sonnerie arracha nos héros aux saintes écritures grecques et ils durent, à contrecœur, se diriger vers la cantine.
C’est quelques jours plus tard que nos héros se réunirent pour une séance bien particulière. En effet la grande prêtresse leur avait annoncé depuis un certain temps qu’elle estimait qu’il était temps d’évaluer leurs capacités. Ainsi ils avaient convenu d’une séance d’évaluation en conditions extrêmes : un vendredi soir de seize heures à vingt heures. Étant consciente de la spécificité des conditions, la grande prêtresse, dans sa magnanimité, leur proposa un véritable enrichissement philosophique. Nos héros, en ces heures tardives, durent donc se confronter à la réflexion du grand maître Marc-Aurèle, qui inspira grandement nos jeunes hellénistes. Ainsi durant quatre heures, nos héros furent inspirés par le maître et en ressortirent plus sages.
Ainsi s’acheva la semaine de nos vaillants hypokhâgneux.
Nous vous disons « pchitt » et à la semaine prochaine !
Tiéno H812
Semaine 11
S’ouvre désormais à nous une nouvelle étape dans notre vie de jeunes hellénistes curieux. Le mardi. L’angoisse de la planche. Dès ce mot prononcé, le temps se suspend, les paroles ne sont plus. Il est 10h en ce mardi de mars, et nous voilà jetés au milieu de l’arène qu’est cette salle de classe. Une heure de préparation pour traduire, pas une minute de plus. Enfin… on négocie ! Seuls face à un mystérieux texte dont seul le titre peut nous suggérer quelques pistes : « Protestation contre le sport professionnel ». Mais nuançons à présent cette épreuve en apparence si terrible. Du vocabulaire nous est fourni. Pas assez, certes. Comme toujours. Un petit dictionnaire est à notre disposition – dictionnaire que nous nous arrachons dans un combat acharné. Mais finalement, l’entraide n’est pas toujours loin. Et c’est l’heure du passage. Seul. Au tableau. Abandonné. Qui sera désigné ? Fébrilement, une main se lève. Un courageux. Notre héros du jour. Il s’avance et s’assied face à nous. La traduction commence, d’une manière fluide, entrecoupée de quelques remarques de notre professeur. Nous apprenons ainsi que, selon Euripide, « il n’est rien de pire que la race des athlètes ». Ce n’est pas aux sportifs qu’il faut donner la couronne de lauriers, mais bien à notre héros du jour !
Nous vous disons « pchitt » et à la semaine prochaine !
Mathilda H813