Avec la rose et la couronne de lauriers, observons grandir les classiques de demain.
Pour les adolescents d'aujourd'hui, le latin et le grec sont tout sauf des langues mortes : ils y découvrent monts et merveilles et y déchiffrent leur monde.
Nés dans un collège à Roquebrune Cap-Martin (06), Les classiques de demain poursuivent leur route, s'installent au cœur de Nice — ancienne Nikaia — et ouvrent leurs portes à des lycéens. Avec les langues anciennes, les élèves s'intéressent à l'héritage de L'Antiquité : tenant d'une seule main le passé et le présent, ils se construisent un avenir sous de meilleurs auspices. Ici, ils nous racontent leur apprentissage.
Vixi et quem dederat cursum Fortuna peregi,
et nunc magna mei sub terras ibit imago.
Ces vers de Virgile, au chant IV de L'Enéide (vers 653 et 654), nous les avons traduits ainsi : « J'ai vécu et j'ai accompli le parcours que la Fortune m'avait donné, et maintenant ma grande ombre va descendre sous la terre. »
Dans L’Enéide, Didon est connue pour avoir été la maîtresse du troyen Enée et s’être suicidée par amour pour lui, et également pour être une grande reine de la Méditerranée, fondatrice de Carthage.
Cette figure mythologique nommée Didon chez Virgile, princesse légendaire, a fui son royaume de Tyr situé dans l'actuel Liban pour fonder une nouvelle cité, Carthage en Tunisie. En faisant quelques recherches à son sujet, nous avons appris qu’elle s’appelait originellement Elissa. Nous avons découvert aussi que son parcours a donné naissance à une course féminine nautique : La route d’Elissa.
Cette course pour la paix retrace la fuite d'une femme au destin singulier, de sa terre phénicienne natale qu'elle quitte pour échapper à son frère qui vient de tuer son mari pour s'emparer du pouvoir, jusqu'aux côtes africaines où elle fonde une « ville neuve », Carthage. La course relie quatre ports : Beyrouth (capitale libanaise et départ de la course), Tyr, Carthage, pour enfin arriver à Hammamet en Tunisie.
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Florence Arthaud et ses équipières, toutes originaires de Tunisie, sur l'un des cinq bateaux de la route d'Elissa en 2006. © Patrick Valasseris / AFP |
L’organisateur, Najib Gouiaa, d’origine tunisienne, a eu l’idée de créer cette course de voiliers, en collaboration avec les Nations-Unies, exclusivement réservée aux femmes en adéquation avec le mythe d’Elissa : « Pour une fois, ce sera les femmes en mer et les hommes sur les quais », déclare Najib Gouiaa lors d’une interview. Il faut savoir qu’au Liban et en Syrie, le droit des femmes est très limité mais de nombreuses femmes, là comme ailleurs, ont milité contre l'oppression. On pense à la pakistanaise Malala Yousafzai qui, âgée de dix-sept ans, reçoit en 2014 le prix Nobel de la paix.
La première course a eu lieu le 9 septembre 2004 et a été remportée par une navigatrice française, Frédérique Brûlé, ce qui montre que cette course est internationale et ouverte à toutes. Ainsi une nouvelle image de Didon-Elissa se révèle à nous et prend toute sa place dans l'histoire auprès des grandes icônes de la paix entre les peuples.
Dixerunt Margaux et Louis