L’histoire de Marcus Cornelius Rufus débute en l’an 692 de Rome (soit 61 ans avant notre ère) dans la colonie romaine de Pompéi, à l’ombre du Vésuve, dans la riche province de Campanie.
La remarque paternelle au sujet de la condition des esclaves plonge Marcus dans un abîme de réflexions. Il prend soudain conscience que sa propre attitude revêt un caractère quelque peu paradoxal. Au fond, sa nourrice ou son pédagogue ne sont rien de plus que la dernière des filles de vaisselle. Or il éprouve un réel attachement, voire une complicité pour ceux qui se sont occupés de lui dès sa tendre enfance. Il prend également conscience du fait que des personnes qui lui semblent importantes, comme le médecin qui vient parfois les soigner ou les architectes qui contribuent à l’embellissement de Pompéi, sont en réalité des serviteurs au même titre que les bergers du domaine. Quant aux enfants de son âge avec qui il joue toujours depuis sa plus tendre enfance dans son péristyle, ils sont aussi de petits esclaves ; et à voir la façon paternelle dont les traite Caius, Marcus se demande parfois si certains ne se trouvent pas un peu frère ou sœur avec lui… Tout est donc question de statut. Lui a eu la chance de naître du bon côté. Et tout dépend donc de la façon dont ces serviteurs sont traités par leur maître qui est aussi leur propriétaire. Marcus prend alors la résolution de considérer autrement ceux qui le servent.
J-N. R.