Chaque semaine, un hypokhâgneux, du groupe de grec confirmé (ils se font rares…) ou du groupe des débutants (ils sont un peu plus nombreux…) vous livre ses impressions, et rien que ses impressions, sur les déclinaisons, les conjugaisons, le vocabulaire et la syntaxe…en toute décontraction !
Hymne aux hellénistes
Au lycée du Parc, parmi l'enceinte glorieuse
Que supporte la Terre peureuse
Est une classe apprenante, toujours battante ;
Fût-elle rare, elle est en attente
D'apprendre encor cette langue noble, précise
Que parlaient déjà celles éprises
Des cieux. Plus tard, nous en retraçons les lignes
Sachant que cela ne porte guigne,
Et que de ces très-beaux linéaments croît
Le suprême effort ; partout il voit
Les hypokhâgneux investir les hauts lieux ;
Ô désinences, nous sommes preux
De conquérir les terres hellénistiques.
Peu à peu, nous savons poétique,
Rythmique et céramique ; nous créons phrases,
Traduisons Platon, Anacréon ; cette emphase
Nous la gardons ; l'effort n'est rien pour nous qui
Savons la folie de ce qui suit.
Accentuations, verbes ; paroxytons,
Contractions et déclinaisons,
Font de ces élèves formidables doctes ;
Car ceux-là s'évertuent et portent
Sur leurs épaules la folie des jours anciens ;
Ils n'entravent aux fleuves du rien,
Dit Parménide, l'air heureux ; c'est d'avoir rit
Qu'il pleure et qu'il nie et qu'il jouit ;
Et c'est d'avoir travaillé que les élèves
Rient aux éclats. Rires de rêves,
Rires cristallins, adamantins ;
Mets rares et doux qu'une race rêve ; que tint
Parfois là quelques-uns des feux ioniens,
Qu'on, de coutumes, porte aux miens.
Rassurons-nous, hellènes ; jamais ne feront
Ces traîtres de latins de beaux ponts ;
Car la Cité des philosophes, protégée
Par ses gardes excités d'idées
Nage, parmi les eaux salines et calmes
D'une mer qui sent bon le dictame.
Courage, ainés, aidés des dieux nous venons
Réclamer notre dû ; le grec, bon,
Sait nous mener à de plus grandes fresques que
Celles où ennemis, belliqueux,
Amassent les restes de notre expérience ;
Ayons confiance, aînés, l'aisance
Nous conduira ; nous sommes trônant, résistant
À la face de ceux qui, léguant
Leur corps et leurs âmes aux infâmes sacres
Des pourris, ramènent les âcres
Senteurs du cacique - celui-ci il ne fait
Pas bon de le côtoyer ; il sait
Tout sur tout. Ô que vive nous, hellénistes ;
Et le Professeur soit-il des tristes.
Nous vous disons « pchitt » et à la semaine prochaine !
Christophe, H812