Le mot du libraire – La psychiatrie à Rome. Comprendre et soigner la folie d’après Celse et Caelius Aurelianus de Pierre-Henri Ortiz

Média :
Image : Le mot du libraire - La psychiatrie à Rome. Comprendre et soigner la folie d’après Celse et Caelius Aurelianus de Pierre-Henri Ortiz
Texte :

Parce que ce sont ceux qui lisent le plus qui en parlent le moins, cette chronique fait entendre la voix des lecteurs passionnés que sont les libraires. Céline, de l’incontournable librairie arlésienne De Natura Rerum, vous fait découvrir aujourd'hui La psychiatrie à Rome. Comprendre et soigner la folie d’après Celse et Caelius Aurelianus de Pierre-Henri Ortiz (Les Belles Lettres, 2024).

Les sociétés grecques et romaines antiques, loin d’être archaïques en matière de médecine, manifestaient au contraire un grand intérêt pour cette discipline et pour le soin du corps. Les Grecs et plus encore les Romains ont cherché à donner une explication aux troubles physiques et mentaux afin de les soigner. Cet ouvrage, introduit et compilé par Pierre-Henri Ortiz, s’intéresse particulièrement à la question de la psychiatrie à Rome puisqu’elle fut dotée d’une théorie et d’une pratique jusqu’alors encore peu étudiées.

Mais qu’est-ce qu’être considéré comme « fou » à Rome ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la maladie mentale n’était pas directement associée à une « folie divine » qui aurait touché certains hommes, ni à une punition pour excès d’hubris. En s’éloignant du modèle philosophique de la « maladie de l’âme », la folie était considéré comme une vraie pathologie qu’il fallait traiter et soigner. Ainsi, les médecins antiques lui ont consacré une attention particulière et ont écrit, depuis Hippocrate, divers textes à son propos. Néanmoins la prise en compte et la conception même du déséquilibre mental en tant que maladie ne se sont pas faites en un jour ; elles résultent d’une longue histoire médicale. Dans son introduction, Pierre-Henri Ortiz retrace ce long processus et nous explique les différents sous-textes antiques de cette pathologie.

En plus d’un avant-propos détaillé, cet ouvrage présente une compilation d’extraits des textes majeurs de Celse, reprenant les études d’Asclépiade de Bithynie, et de ceux de Caelius Aurealianus, qui reformule en latin l’enseignement de Soranos d’Éphèse. Cet échantillonnage nous permet d’avoir une idée de la théorie et de la pratique psychiatrique à Rome, du Iᵉʳ au Vᵉ siècles de notre ère. Accompagné d’une introduction riche et didactique de Pierre-Henri Ortiz, le lecteur parcours ainsi les textes et les doctrines qui ont forgé la vision de la psychiatrie à Rome.

Éditions Les Belles Lettres
« La roue à livres / Documents »
320 pages
25 euros

Céline Poulain / La Vie des Classiques / De Natura Rerum