« Homère est nouveau ce matin, et rien n’est peut-être aussi vieux que le journal d’aujourd’hui[1]. » Cette pensée de Charles Péguy n’a sans doute jamais été aussi actuelle, puisque Bob Dylan, dernier Prix Nobel de littérature, vient de rendre un vibrant hommage à l’Odyssée dans son discours de réception de Stockholm. Mais le plus curieux commentaire homérique contemporain a été prononcé il y a un mois par notre ex-président de la République, François Hollande, à propos de l’actualité :
« Pénélope, Jupiter, on aura tout eu dans cette affaire. Mieux vaut être Ulysse. Il fait son voyage, s’attache quand il faut s’attacher et puis se détache. Ulysse, il est sérieux, coriace, malin. Il lutte contre les maléfices[2]… » On serait tenté de répondre, un peu méchamment, à cette apologie de la mêtis odysséenne : « Oui, mais Ulysse, lui, a su liquider les prétendants… »