Passer la flamme – Paris (14 juillet 2024)

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Image : Passer la flamme - Paris
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À l’occasion du relai de la flamme olympique, Angélique Nouvel et Flavien Villard, les auteurs de Les Jeux Olympiques ou l'incroyable histoire de Kallipateira (Les Petits Grecs, 2024), nous présentent les origines antiques de quelques villes étapes.

Les touristes qui vont bientôt affluer dans Paris pour les Jeux olympiques ne pourront qu'être charmés par les dédales de rues du Quartier latin, émerveillés par la pyramide du Louvre et éblouis devant les illuminations de la Tour Eiffel. Mais avant d'être la ville Lumière chantée ou décriée dans tous les romans d'apprentissage, qu'était Paris ? Si l'on en croit l'étymologie latine, Lutetia renvoie à la boue, la fange, la vase en latin (lutum). Encore une cité qui a été construite sur des marais et encore une cité qui a été conquise par César au Iᵉʳ siècle avant J.-C. ! C'est néanmoins sous le règne de l'empereur Tibère que Lutetia se développe et prospère au Iᵉʳ siècle, avant de devenir un carrefour fluvial et commercial indispensable deux cents ans plus tard. La cité se dote alors de monuments qu'il est encore possible de visiter aujourd'hui, comme les arènes, amphithéâtre construit au IIe siècle, ou les thermes de Cluny, anciens thermes du Nord, édifiés à la fin du Iᵉʳ siècle ou au début du IIe siècle. Dans son Misopogon, l'empereur Julien (IVe siècle) loue le fleuve de sa « chère Lutèce » en décrivant son eau comme « très agréable et très limpide à voir et à boire » (ὕδωρ ἥδιστον καὶ καθαρώτατον ὁρᾶν καὶ πίνειν). Puissent les athlètes des Jeux olympiques en dire autant quand ils nageront dedans lors des épreuves ! Le 14 juillet est une date éminemment symbolique pour le passage de la flamme : de la même façon que le peuple s'est soulevé comme un seul homme pour prendre la Bastille, les athlètes français batailleront pour la Victoire et les spectateurs diront peut-être avec Jules Renard, « Ajoutez deux lettres à Paris : c'est le Paradis ».

Angélique Nouvel et Flavien Villard

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