Journées d’études, tables rondes, colloques…Plus facile à dire qu’à faire !
La vie d’un enseignant chercheur est ponctuée de grands événements : l’organisation d’un colloque international en fait assurément partie, mais elle se conçoit selon la géographie que Dante a imaginée pour l’Enfer : dans le premier cercle, le plus valorisant, la réflexion sur le sujet (une maturation de plusieurs années), le choix du titre (le plus stimulant qui soit), la sélection des invités (les plus prestigieux possibles), la conception de l’affiche (élégante et originale). Dans le deuxième cercle : les démarches, recherche des financements, dossiers interminables exigeant aussi bien que l’on justifie la pertinence et l’actualité du thème que les dépenses liées aux pauses café, que l’on veille à toutes les parités hommes/femmes, Français/étrangers, autant qu’à l’équilibre entre le latin et le grec, l’Antiquité (classique et tardive) et l’humanisme. Dans le troisième cercle enfin, non loin du fond du gouffre en somme, il y a les détails, et plus particulièrement, les détails qui clochent :
- l’agence de voyage qui dispose d’un monopole peut-être incontesté mais ô combien contestable, et qui réclame trois fois le prix du billet d’avion pour un jeune chercheur sans poste auquel on aimerait éviter cette dépense, et qui rétorque, lorsqu’on lui fait remarquer que l’on a trouvé beaucoup moins cher : « Ah, mais vous êtes allée sur Internet ! » Comment donc travaillent les agences de voyage au XXIème s ? Par pigeon voyageur?
- le service financier de la recherche qui exclut de réserver un reliquat de budget pour la publication des actes: deux mille euros voués à disparaître au 31 décembre, engloutis dans un gouffre infernal, clôture des comptes oblige !
Cette chronique risque de visiter d’autres cercles, car après la préparation, il y aura, du moins peut-on l’espérer, la tenue du colloque, qui réserve son lot de surprises…
A. R.