Les classiques sont bien vivants entre les murs de la vieille Sorbonne, où latinistes et hellénistes continuent d’inscrire les temps anciens au sein du monde moderne !
Aimer, par Marie Anne Sabiani
La veille de la Saint-Valentin, la Sorbonne a fait résonner la déclaration d'amour qu'Andrea Marcolongo lance au grec ancien, dans La langue géniale. L'UFR de Grec avait souhaité, en accord avec Les Belles Lettres, inviter cette auteure dont l'ouvrage est, depuis sa parution en Italie, un succès d'édition international aussi impressionnant qu'il était imprévisible. Ce fut un moment émouvant, comme l'est ce livre très personnel sur le grec et le rapport passionné qu'entretient cette jeune femme avec une langue dont l'étude, en France, est parfois prétendue inutile. La langue et la littérature grecques, leur histoire, peuvent permettre à chacun d'enrichir sa vision du monde, d'approfondir son rapport au monde. Ce soir-là, dans le vieil amphi Descartes, voisinaient des gens de tous âges, des figures familières du monde universitaire et des inconnus, nombreux, absorbés par le verbe d'une femme d'aujourd'hui qui a su trouver les mots pour dire la chance que représente la plongée dans une langue morte, certes, mais qui aide à vivre.