Les classiques sont bien vivants entre les murs de la vieille Sorbonne, où latinistes et hellénistes continuent d’inscrire les temps anciens au sein du monde moderne !
On s'émerveille de voir enfin trouvée la solution aux problèmes des filières surchargées et de l'échec en licence. Il suffit d'attendre ! Les UFR ont été priées de dresser une liste d'attendus, en faisant attention de ne pas y glisser des éléments qui donneraient à penser que les Universités sélectionnent. Exercice délicat. D'autant que nous ne disposions pas encore des éléments de cadrage national, qui auraient aidé à la réflexion, sans nul doute : les termes « appétence, compétences, aptitudes, intérêt » y reviennent pour chaque Mention, souvent acccompagnés des adjectifs « réel » « bon ». Il s'agit d'aider les futurs étudiants à s'inscrire là où il faut, de les inciter, par exemple, à comprendre qu'en cas de désintérêt absolu pour la littérature, le choix d'une Mention Lettres n'est peut-être pas le plus heureux. Les esprits éclairés voient probablement comment les difficultés liées au manque de moyens dont souffre l'Université sont ainsi résolues. Les esprits chagrins sont plutôt sensibles à la responsabilité que doit prendre l'Université dans la tâche de décourager des jeunes gens sommés d'avoir acquis compétences et aptitudes décisives avant leurs dix-huit ans. Pour eux, pas question d'attendre.
Marie Anne Sabiani