Les classiques sont bien vivants entre les murs de la vieille Sorbonne, où latinistes et hellénistes continuent d’inscrire les temps anciens au sein du monde moderne !
Nous votons dans quelques jours pour le renouvellement des conseils centraux, qui éliront le président de l’université. Configuration classique : l’équipe sortante présente son bilan, et propose de nouvelles perspectives ; la liste d’en face critique ce bilan, et propose d’autres perspectives. En clair, et schématiquement, il s’agit de se prononcer sur un projet de fusion entre Paris 4 et Paris 6. Les arguments pour et les arguments contre volent par listes de diffusion interposées. On se regarde en chiens de faïence, certains débordements ne sont pas évités. Bref, une campagne électorale, dans un univers réduit. Nous sommes nombreux à penser que cette période est loin d’être agréable. L’exercice démocratique est pesant, parfois, quand des divergences d’opinion se transforment en fractures, qui se ressouderont, sans doute, mais laisseront, peut-être, des cicatrices. On se prend à penser au tirage au sort dont Athènes faisait un des piliers de sa démocratie – sans aller jusqu’à confier au hasard, ou à la volonté des dieux, la désignation des magistrats les plus importants, les stratèges, qui, eux, étaient élus. N’allons pourtant pas nous plaindre que le tirage au sort n’ait plus cours : nos choix sont notre liberté.
M-A. S.