Les classiques sont bien vivants entre les murs de la vieille Sorbonne, où latinistes et hellénistes continuent d’inscrire les temps anciens au sein du monde moderne !
Heureuse rentrée, par Marie Anne Sabiani
Lundi 18 septembre, jour de rentrée. J’étais fin prête, avec des photocopies de cartes de la Grèce dans mon cartable, des chronologies, bibliographies, tout l’attirail nécessaire au cours de « Culture générale » de 1ère année, mon premier cours du semestre. Ne me restait plus qu’à me procurer un feutre pour le tableau blanc, ceux de l’année dernière donnant des signes de fatigue. En pénétrant dans la salle, un peu émue, comme toujours avant la prise de contact avec les étudiants – émotion à laquelle j’impute d’avoir finalement oublié de demander mon feutre – , j’ai cru m’être trompée et avoir atterri au milieu d’historiens. Eh bien non, pas d’erreur imputable à l’émotion : j’étais dans ma salle, avec mes étudiants. Qu’ils étaient nombreux ! une cinquantaine de jeunes gens attentifs, quoique mal installés pour beaucoup, sur des chaises collées aux murs. Je les ai scrutés, sans déceler en eux l’amertume qui aurait témoigné qu’ils étaient des déçus d’APB. Je n’avais pas assez de photocopies, mes feutres étaient tout pâles, mais ce sont des détails qui seront réglés facilement et qui ne m’ont pas gâché mon plaisir.
M.-A. S.