N’y a-t-il pas quelque paradoxe, lorsque l’on écrit pour « la vie des classiques », à donner ce titre à une chronique ? Pourtant, c’est bien parce que le rapport aux classiques est problématique, de plus en plus problématique même, dans les études latines, que le projet de conférences interdisciplinaires regroupées sous l’intitulé « La Renaissance, parlons-en ! » prend tout son sens. En effet, on ne souligne pas assez que le retour vers les classiques n’a pas la même signification selon qu’on est un Père de l’Église, un savant du Moyen Age ou un humaniste. Pour être mise en lumière, la spécificité de la Renaissance a donc tout à gagner d’une approche complexe et plurielle. C’est précisément ce que les spécialistes de l’Humanisme juridique ou philosophique, de la littérature latine et française, de l’Histoire et de l’histoire de l’art mettront en œuvre dans le cadre de conférences mensuelles dès la rentrée prochaine. En effet, la connaissance des classiques, la construction d’une érudition autonome, la définition d’objets d’étude par des savants qui n’avaient, ni essentiellement ni même prioritairement, de préoccupations liées à la théologie, est bien une spécificité de la Renaissance. Chacune des disciplines qui apparaissent dans ce projet disposera ainsi, à l’intérieur même d’une synergie, de l’espace nécessaire pour mettre en lumière son rapport spécifique aux sources classiques et à la pratique des humanistes.
Conférences d’octobre à mai dans la salle de formation de la bibliothèque de la Sorbonne, précisions à venir…