Les classiques sont bien vivants entre les murs de la vieille Sorbonne, où latinistes et hellénistes continuent d’inscrire les temps anciens au sein du monde moderne !
Le service culturel et l’ensemble de l’université Paris-Sorbonne ont célébré cette année les 20 ans du festival des Dionysies, avec une programmation dense et variée, durant une semaine consacrée aux arts vivants de l’Antiquité: théâtre grec et latin, danse, poésie, musique. Les lectures des Géorgiques de Virgile, de La Nature des choses de Lucrèce, ont constitué, avec l’Amphitryon de Plaute, le pendant des tragédies et des épopées grecques représentées par la troupe de théâtre antique Demodocos. Cet Amphitryon, hébergé dans le cadre ancien et un peu mystérieux du couvent des Cordeliers s’est révélé fascinant à bien des égards : représenter une pièce antique dans un français cadencé au rythme de la scansion du vers latin, traduire en pas syncopés la musicalité parfois saccadée de ce vers, le chanter, l’incarner, le psalmodier, qui pouvait relever ce défi, sinon une troupe d’antiquisants chevronnés, traducteurs talentueux, acteurs inspirés, qui se produisent chaque année à l’occasion des Dionysies ? Les classiques sont vivants, la preuve, ils aiment, chantent et dansent…
A. R.