Les classiques sont bien vivants entre les murs de la vieille Sorbonne, où latinistes et hellénistes continuent d’inscrire les temps anciens au sein du monde moderne !
Un grand calme s’est abattu sur les bâtiments de la Sorbonne, depuis le 25 juillet. Les cycles de conférences de l’université d’été sont terminés, les services administratifs ont fermé. Des touristes photographient la chapelle et se plantent devant Victor Hugo et Pasteur. La cour d’honneur semble bien silencieuse, privée qu’elle est de groupes d’étudiants agglutinés autour des bancs de pierre. Quand on la traverse en diagonale pour rallier la bibliothèque, on entend le bruit de ses pas résonner sur les pavés. À l’entrée de la BIS, on voit des ordinateurs portables sur les genoux de rares utilisateurs installés plus confortablement que d’ordinaire sur les étroits bancs de bois. Quelques lecteurs disséminés dans la salle de lecture ont couvert les tables de livres aux reliures épaisses et rassurantes. Je croise dans l’escalier des collègues qui redescendent, les bras chargés d’autant d’ouvrages qu’ils peuvent en emprunter ; dans quelques minutes je ferai pareil. La Sorbonne se vide en été, elle ralentit, mais reste vivace, et nous en emportons toujours une parcelle avec nous.
M.-A. S.