Chaque jour, nous vous offrons un texte retraçant le contexte, les préparatifs puis la bataille de Salamine.
Eté 480 avant J.-C. Après trois jours de combats acharnés et sanglants, 300 cadavres jonchent le sol du passage des Thermopyles. 300 valeureux guerriers spartiates et leur chef décapité Léonidas. Vain sacrifice qui ouvre la voie à l’invasion de la plaine d’Attique et à la prise d’Athènes par des milliers de soldats perses mené par Xerxès Ier. Dans la cité grecque, c’est la panique. Il faut quitter les lieux au plus vite.
L’armée navale des Grecs, partie de l’Artémision, vint, à la prière des Athéniens, mouiller à Salamine3. Voici pourquoi les Athéniens avaient insisté auprès des alliés pour qu’on s’arrêtât sur la côte de Salamine : ils voulaient pouvoir conduire eux-mêmes à l’abri hors de l’Attique leurs enfants et leurs femmes, et aussi discuter ce qu’ils auraient à faire ; car, dans l’état où en étaient les choses, ils devaient tenir conseil, leurs prévisions ayant été déjouées. Ils pensaient trouver les Péloponnésiens campés en Béotie avec toutes leurs forces dans l’attente du Barbare ; mais ils n’avaient rien trouvé de tel ; au contraire, ils apprenaient que les Péloponnésiens fortifiaient l’Isthme d’un mur, attachant le plus grand prix au salut du Péloponnèse et en assurant la garde, sans se soucier de défendre le reste. C’est en apprenant ces nouvelles qu’ils avaient insisté auprès des alliés pour qu’on s’arrêtât sur la côte de Salamine.
Hérodote, Histoires, 8, 40
Après cela, le Roi traversa la Doride sans y causer de dommages : il était chez des alliés ; il y laissa un détachement avec ordre d’aller à Delphes, d’y incendier le sanctuaire d’Apollon et de piller les offrandes ; quant à lui, il pénétra avec le reste des Barbares en Béotie où il établit son camp. Les soldats envoyés pour piller l’oracle étaient parvenus à la hauteur du temple d’Athéna Pronoia, quand subitement de violentes averses, accompagnées de nombreux éclairs, tombèrent sur eux de tous les points du ciel et, en outre, comme l’orage précipitait sur l’armée des Barbares d’énormes blocs de roches arrachés à la montagne, il arriva qu’un grand nombre de Perses fut écrasé et que tous les autres, frappés de stupeur devant cette manifestation de la puissance des dieux, s’enfuirent de ces lieux. Ainsi donc, l’oracle de Delphes put, par l’effet d’une providence divine, échapper au pillage. Les Delphiens, voulant laisser à la postérité un monument immortel de cette manifestation des dieux, dressèrent près du temple d’Athéna Pronoia un trophée sur lequel ils gravèrent cette inscription en vers élégiaques :
« Pour commémorer un combat salvateur et témoigner de la victoire
les Delphiens m’ont érigé, par reconnaissance pour Zeus
ainsi que pour Phoïbos, après avoir repoussé l’armée des Mèdes
destructrice des villes et protégé le sanctuaire couronné d’airain. »
Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, 11, 14, 2-4