Et si nous passions l’année à parcourir le zodiaque ? À chacun son signe !
Ramenés à Basse Époque d’Égypte par les voyageurs, nos signes du zodiaque évoquent séparément des concepts utilisés dans la symbolique égyptienne. Ces signes apparaissent dès le Moyen Empire (XXI-XVIIIe s. avant notre ère) regroupés comme ornement de plafond ainsi qu’à l’intérieur des couvercles de sarcophage, répartis autour de la figure de Nout (la voûte céleste), reprenant la distribution des mois selon le calendrier des anciens Égyptiens.
Notre zodiaque des magazines féminins en est l’héritier direct.
Après la 2e moitié de la saison Peret (Verseau, Poisson), la saison d’été Shemou (qui a donné hammam en arabe) s’achève avec le Cancer (qui est presque au zénith du zodiaque de Vézelay et suit l’ordre de succession égyptien). En effet, elle était constituée de ces jours pénibles où la chaleur s’intensifiait et où les activités décroissaient. Ce crabe était initialement un scarabée, poussant sa boule d’excréments contenant ses œufs qui vont éclore et se manifesteront au monde tel l’astre naissant. Ce scarabée est l’image de la réapparition du Soleil au début du monde, des perpétuelles transformations de l’être qui se renouvelle et renaît de lui-même. Ce scarabée anthracite (dont le hiéroglyphe signifiait « devenir ») fut vénéré sous le nom de Khépri, c’est-à-dire « celui qui est né de la terre ». Il fut assimilé à Atoum, le dieu créateur. Tout comme le scarabée pousse une boule de boue, les Égyptiens croyaient que Khépri poussait le globe terrestre à travers le ciel. Ce scarabée-cancer était une amulette très appréciée, promesse symbolique d’une vie nouvelle. Le cancer est le signe qui précède l’apparition héliaque de l’étoile Sothis, prélude au retour de l’inondation et de la nouvelle année.
Les natifs du cancer sont impressionnables, sensibles et s’épanouissent dans l’intimité. À l’image du crabe qui marche à reculons, les cancers restent attachés au passé, et leurs pinces symbolisent leur ténacité.
Un cancer célébrissime, énigmatique au regard de cet horoscope, le grand Jules, né un 12 ou 13 juillet de l’année 100 avant notre ère, si l’on ne se souvient pas que les êtres marqués de ce signe jouissent d’un prestige propre à favoriser les renaissances futures ! D’ailleurs, le cinquième mois de l’année (quand elle commençait en mars), Quintilis, fut rebaptisé Julius en 44 av. notre ère, l’année même de son assassinat.
Il faut bien mourir pour renaître !
Christelle Laizé et Philippe Guisard