L’histoire de Marcus Cornelius Rufus débute en l’an 692 de Rome (soit 61 ans avant notre ère) dans la colonie romaine de Pompéi, à l’ombre du Vésuve, dans la riche province de Campanie.
Les jeux durent souvent plusieurs jours, comme ceux dédiés à Apollon. Marcus apprécie particulièrement les grandes processions qui les inaugurent, hautes en couleurs et en bruit, même si, avec sa petite taille, il se trouve noyé dans la foule et a du mal à tout bien voir. Mais ce qui le fascine plus, ce sont les combats de gladiateurs. Son père lui a procuré un immense plaisir le jour où il l’a emmené en ville visiter l’école, dirigée par un laniste, où s’entraînent ces hommes tout en muscles. Comme chaque Pompéien, Marcus a ses favoris, et, à l’extérieur de l’amphithéâtre, il supplie toujours son père de lui offrir une de ces petites lampes à huile en terre cuite sur lesquelles figure le portrait des héros du jour. Dans l’amphithéâtre, le premier construit en Italie et qui, à l’époque de Marcus, n’offre encore aux spectateurs qu’un remblai de terre garni de bancs de bois qui surplombent une arène surcreusée, il admire l’art des lutteurs qui offrent au public un modèle vivant de la virtus romana (une valeur majeure pour un Romain de la République, la qualité qui fait de lui un vir, un homme). Heureusement, les morts sont peu nombreux (environ 10 %). Il est vrai que la formation d’un gladiateur coûte très cher !
J-N. R.