L’histoire de Marcus Cornelius Rufus débute en l’an 692 de Rome (soit 61 ans avant notre ère) dans la colonie romaine de Pompéi, à l’ombre du Vésuve, dans la riche province de Campanie.
Afin de respecter la symbolique du chiffre trois, le menu a été élaboré en trois services comprenant chacun trois plats. Néanmoins, il ne s’agit en rien d’une de ces orgies vulgaires que les riches parvenus aiment parfois à imaginer pour éblouir leurs convives. Caius a simplement voulu suivre la tradition mais jouer la carte de la qualité et du raffinement. C’est ainsi qu’en entrée, ses hôtes voient arriver une foule de petits coquillages qu’entourent un essaim d’oursins et de superbes huîtres apportées des bassins du lac Lucrin, puis des terrines d’huîtres et de palourdes et un pâté de volailles grasses. S’ensuit la cène proprement dite, c’est-à-dire le corps du repas, avec des plats de poissons des sarcelles bouillies et des rôts de volailles. Pour le dessert, plusieurs types de biscuits accompagnent une crème main à la farine et aux œufs avant que les serviteurs ne fassent circuler des coupes débordantes des fruits variés de Campanie. Le tout est arrosé de vins du Vésuve en provenance directe des vignes de Caius, et, comme point d’orgue à ce fabuleux festin, un Falerne de l’année d’Opimius (- 121 ; un millésime exceptionnel !) que l’âge a épaissi, et qu’un esclave expert dilue dans de la vieille eau de mer chaude. Un divin nectar…
J-N. R.