À l’occasion du relai de la flamme olympique, Angélique Nouvel et Flavien Villard, les auteurs de Les Jeux Olympiques ou l'incroyable histoire de Kallipateira (Les Petits Grecs, 2024), nous présentent les origines antiques de quelques villes étapes.
Cinquième commune de France par sa population, Nice est, de nos jours, le centre d’une métropole contemporaine dynamique sur la Côte d’Azur. Cette attractivité est ancienne, puisque la ville est l’héritière d’une riche histoire qui remonte à l’Antiquité grecque. Vraisemblablement fondée entre le milieu du IIIe siècle et le milieu du IIe siècle avant J.‑C. par les Marseillais, la colonie niçoise est un rouage essentiel de la politique expansionniste des Phocéens de Massalia sur la côte nord du bassin occidental de la Méditerranée. Elle constitue la tête de pont orientale de l’espace massaliote et permet de contrecarrer les poussées ligure, étrusque et carthaginoise (Strabon, Géographie). Son nom grec, Νίκαια (Nikaia), a plusieurs origines potentielles. Il pourrait célébrer la victoire, en grec νίκη (nikê), des Marseillais contre les Celto-ligures, être lié à l’établissement d’un sanctuaire d’Athéna Nikê ou dériver d’un radical ligure qui signifie « source ». Assiégée par les Celto-ligures en 155‑154 avant J.‑C., Nice reçoit l’aide du consul romain, Quintus Opimius (Polybe, Histoires). Comme celui de Marseille, le destin de Nice devient lié à celui de Rome. La ville est même intégrée dans les limites administratives de l’Italie à partir de l’époque augustéenne. Pour respecter les traditions grecques, le pouvoir romain laisse cependant Nice sous direction marseillaise (Strabon, Géographie). Ce lien s’estompe vraisemblablement sous le Bas-Empire et disparaît à la création du Royaume ostrogoth d’Italie à la fin du Ve siècle. En ces temps olympiques, les habitants de Nice sauront faire un accueil triomphal et digne du toponyme victorieux de leur cité à la flamme des Jeux !
Angélique Nouvel et Flavien Villard