À l’occasion du relai de la flamme olympique, Angélique Nouvel et Flavien Villard, les auteurs de Les Jeux Olympiques ou l'incroyable histoire de Kallipateira (Les Petits Grecs, 2024), nous présentent les origines antiques de quelques villes étapes.
Le voyageur qui parcourt la Dordogne et passe la porte de Mars peut rencontrer des Pétrocoriens. Nom étonnant, nous direz-vous ! Il est directement hérité du passé gaulois de l'actuelle Périgueux. Est-ce à penser, si l'on recourt à l'étymologie de « Pétrocore », que « quatre armées » vont surgir près de la tour de Vésone, prêtes à en découdre ? Rien n'est moins sûr ! Et pourtant, en 52 avant J.-C., quand l'irréductible Vercingétorix demande l'aide des Pétrocoriens contre Jules César, les habitants de Vesunna envoient alors cinq mille guerriers. Dans sa Guerre des Gaules (VII, 75), le général romain a scrupuleusement consigné tous les contingents gaulois qui viennent grossir les rangs de son rival. Mais cette aide est vaine. En effet, quelques années plus tard, en 27 avant J.-C., Vesunna fait officiellement son entrée dans la Province Aquitaine romaine, mais elle conserve son nom, hommage à la déesse gauloise des eaux et de la fécondité, dont le culte est poursuivi par les Romains. Nous savons également par Strabon, dans sa Géographie (IV, 2, 2), que « chez les Pétrocoriens, il y a de très belles forges ». Aujourd'hui, cet héritage gaulois est célébré par le musée Vesunna. L'écrin, pensé et réalisé par Jean Nouvel en 2003, sublime les vestiges gallo-romains et notamment ceux du rempart du IVᵉ siècle avant J.-C. et ceux d'une domus du IIᵉ siècle avant J.-C. L'arrivée de la flamme olympique à Périgueux permet donc symboliquement à tous les acteurs qui participent à la promotion et au rayonnement de l'Antiquité de passer le relais aux plus jeunes générations.
Angélique Nouvel et Flavien Villard